Baisse du déficit public : positif, mais, prudence !

deficit_1254481612Chaque année, l’Insee publie fin mars une première évaluation des comptes nationaux des administrations publiques sur l’année écoulée, correspondant à celle réalisée pour la notification de la dette et du déficit publics à la Commission européenne. Les données sont susceptibles d’être modifiées à l’occasion de la publication, le 13 mai 2015, du compte de la Nation provisoire 2014.

Le déficit public français s’élève   à 84,8 milliards d’euros, soit 4% du PIB en 2014, : c’est un chiffre plus faible que  le chiffre de 4,4% prévu initialement  par le gouvernement , et que le déficit de 2013 qui atteignait 4,1% : ce chiffre permet d’espérer d’être en dessous de 4% en 2015 ; Mais  On est en effet du loin de la prévision initiale (3,6 %) du budget 2014 qui n’a cessé d’être revue à la hausse tout au long de l’année dernière.

C’est néanmoins  un point très positif pour les discussions avec Bruxelles .

N’oublions pas toutefois que la poursuite d’un déficit continue à accroitre la dette qui atteint  95,0 % du PIB fin 2014, après 92,3 % fin 2013.

 Par ailleurs la France sera, avec l’Espagne et le Portugal, le seul pays de la zone euro à avoir un déficit supérieur à 3% cette année.

Pour ce qui concerne le détail du déficit public,  la dépense publique totale a augmenté de 1,6% en 2014. C’est son rythme «le plus bas depuis 1998», a tenu à préciser le ministère des Finances. La dépense publique a atteint 57,2% du PIB l’an dernier contre 57% en 2013.

Les prélèvements obligatoires, en pourcentage du PIB, sont eux restés parfaitement stables à 44,7%.

Notons malheureusement pour la croissance que les chiffres de l’Insee montrent que la baisse du déficit est essentiellement due à la diminution de l’investissement des collectivités locales, ce qui n’est une bonne nouvelle pour personne .En effet selon les chiffres de l’INSEE, le déficit de l’ensemble des administrations publiques est passé, entre 2013 et 2014, de 86,4 à 84,8 milliards d’euros. Mais en y regardant de plus près, on constate que le déficit de l’État, lui, a assez fortement augmenté (+ 4,9 milliards d’euros), tandis que celui des collectivités locales (administrations publiques locales, dans le vocabulaire de l’Insee) a diminué de 4,1 milliards, passant de 8,5 à 4,5 milliards d’euros. Mais hélas dans cette nomenclature, les dépenses d’investissement sont comptées dans le déficit au même titre que les dépenses de fonctionnement !

Le recul de 4,8 milliards de la « formation brute de capital fixe », mesure, précisément, l’investissement, y compris « les achats d’équipements, constructions de routes, de chemins de fer, etc., écoles, hôpitaux »… C’est donc bien l’investissement des collectivités locales qui a reculé fortement en 2014. Certes 2014 était une année électorale, mais la baisse des dotations aux collectivités locales fait sentir ses premiers effets sur l’investissement devenu la variable d’ajustement !

La baisse du déficit pour être totalement une bonne nouvelle doit être analysée plus finement

Pour être plus complet, L’Insee relève également que les dépenses de fonctionnement des collectivités locales ont notablement augmenté en 2014 (+3,3 milliards d’euros). En cause, notamment, les dépenses de personnel, qui ont crû de 3,9 %.  Malheureusement  les employeurs locaux ont peu responsabilité dans cette hausse : l’Insee le rappelle elle-même, cette dernière est due à la revalorisation des salaires des agents de catégorie C, et la hausse des cotisations employeurs à la CNRACL, toutes deux décidées par l’État.

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