La Hongrie continue de dériver loin de nos valeurs démocratiques. Viktor Orban, dont les politiques ont amener le Parlement européen à demander une enquête à la Commission pour vérifier l’indépendance des juges par rapport à l’influence politique, la possibilité effective d’une alternance démocratique, le droit à l’opposition politique ou la liberté de conscience, pardon du peu, se trouve aujourd’hui en compétition électorale avec le Jobbik, parti de droite plus extrême encore que lui, organisé selon une structure paramilitaire.
Il a donc décidé de durcir son discours, sur l’immigration notamment en demandant à ses citoyens s’ils sont d’accord avec l’arrestation des immigrants illégaux, leur enfermement et les soumettre au travail forcé pour payer les frais. Il a également estimé que « la question de la peine de mort doit être remise à l’ordre du jour », le droit pénal n’étant pas suffisamment dissuasif face aux crimes de sang. Sans entrer trop dans le débat de fond (les crimes de sang en Europe sont à un bas record historique depuis que l’on a supprimé la peine de mort), il s’agissait d’un défi direct à l’Union européenne, avec laquelle Viktor Orban est en conflit permanent.
Pour une fois, la réaction a été claire et unanime: Viktor Orban a pu s’entretenir avec Manfred Weber, le président du groupe PPE, ainsi qu’avec Martin Schulz. Jean-Claude Juncker a également prévenu d’une « bataille ». Sa porte-parole a précisé que les choses pouvaient aller jusqu’à une suspension des droits de vote de la Hongrie au sein de l’UE.
Le porte-parole de Viktor Orban a donc déclaré après que « Il y a en Hongrie un débat au sujet de la peine de mort mais, dans le même temps, le Premier ministre ne prévoit pas de la réintroduire dans le pays ». C’est heureux, certains auraient pu le craindre…
La leçon à tirer de cet épisode est très claire. Jusqu’ici, l’Europe s’est montrée relativement timide face aux violation par ses membres des droits fondamentaux. Elle vient de faire la preuve que de manière déterminée, elle avait le poids nécessaire pour faire reculer les dirigeants qui se veulent les plus opposés à elle. Cette arme doit être utilisée désormais de manière systématique, afin que l’Union soit la gardienne des droits de l’ensemble de ses citoyens!
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