Juil 03

Suite au gâchis grec, il faut une direction politique de l’Europe

safe_image Voici la tribune libre que j’ai signée avec plusieurs élus ou responsables syndicaux et associatifs , et qui est parue dans le huffingtonpost

« C’est un immense gâchis. L’Europe laisse la Grèce partir dans un cataclysme dont nous ne connaissons pas encore les conséquences. Ni pour ce pays, ni pour le reste de l’Union européenne. Comment en avons nous pu en arriver là ?

Depuis plusieurs années, la crise grecque rythme notre actualité alors que ce pays ne représente que 2% de la population européenne. Notre incapacité à trouver des solutions européennes à cette crise est ainsi prouvée. Il est difficile de connaître les réelles responsabilités de chacun car du fait des négociations intergouvernementales entre Européens, l’opacité est totale sur le contenu des discussions. Les seules informations sur ces négociations nous viennent des conférences de presse et des communiqués communs à la sortie de chaque Conseil ou Eurogroupe.

Ce qui est clair en revanche, c’est la montée depuis plusieurs années dans l’Union européenne des oppositions entre les pays et des égoïsmes nationaux. Nous ne devrions pourtant pas avoir à choisir entre défendre l’intérêt des citoyens grecs et celui du reste des citoyens de l’Union. Aider les Grecs, cela passe par sauver leur avenir dans la zone euro.

Au delà, il est temps de demander une véritable gouvernance politique de la zone euro.

La gouvernance actuelle a montré ses limites, il faut en tirer les conséquences. La monnaie unique est un formidable atout pour notre continent. Nos pays n’ont plus à faire face aux pressions des marchés mondiaux de manière isolée. La France n’a plus pour seule ligne économique la lutte contre l’inflation comme dans les années 80. Cela aurait dû nous mettre en position de force pour sortir rapidement de cette crise économique. Malheureusement, nos dirigeants nationaux sont en incapacité de prendre des décisions fortes pour nous sortir de cette crise. Cela nous pousse à demander un changement de gouvernance.

Nous demandons également qu’il y ait désormais un contrôle parlementaire européen de la zone euro. Que cela soit l’action de la Commission au sein de la Troïka en Grèce ou les décisions prises à la sortie des Eurogroupes, jamais cela n’a été défendu et expliqué devant les représentants directs des citoyens européens. Un contrôle parlementaire n’est pas une fin en soi mais un moyen d’apporter de la lumière aux négociations menées derrière des portes closes.

Il nous faut aussi dire que cette manière de faire l’Europe a désormais vécu. L’Union européenne reste aujourd’hui la construction politique la plus extraordinaire dans son développement démocratique et économique. Force est de constater que cette aventure incroyable n’est plus comprise par les citoyens.

Les forces populistes et anti-européennes proposent une vision différente de l’Europe. Une vision destructrice, mais elles sont les seules à exprimer une autre offre politique sur l’Europe, tandis que nous pro-européens restons frileux sur le futur politique de notre continent. Depuis trente ans, les populistes montent partout tandis que les forces pro-européennes décroissent.

Aux pro-Européens de proposer une véritable perspective, un nouveau projet pour l’Europe, avec une meilleure gouvernance politique de la zone euro comme un premier pas vers une véritable Europe politique. »

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