Oct 30

A propos de la Toussaint : le service public du cimetière évolue !

A IMG_7545Comme je l’indiquais ici même, depuis cinquante ans nous avons quitté une « mort traditionnelle », qui a prévalu pendant au moins mille ans, avec une organisation religieuse et des « pompes funèbres », pour une « nouvelle mort », moins cérémonieuse, moins religieuse, plus discrète. Les indices de ces changements sont nombreux : Le développement de la crémation qui, concerne, plus du tiers des cérémonies funéraires en France, une déconstruction du religieux traditionnel (les fameuses « funérailles d’antan » dont parlait Georges Brassens !), la disparition des « pompes » entourant les funérailles (les tentures noires !)…

Pour autant les modalités du départ du défunt sontt une question sensible (avec une tonalité religieuse variable), qui oblige le service public du cimetière à s’adapter à ces rites nouveaux, aux nouveaux modes de vie.

A Déville lès Rouen, notre démarche , pour faire évoluer ce service public, s’est développée à plusieurs niveaux.

D’abord en milieu urbain , il nous faut faire face à la saturation des cimetières, tout en respectant l’obligation des communes d’accueillir toute personne qui décède sur son territoire. Les personnes sont plus mobiles et il n’est plus possible de réserver une place au cimetière avant le décès . Trop de personnes par le passé, ont acheté une concession puis à un moment ou l’autre ont quitté la commune, privant pourtant la commune d’une place jusqu’à la fin de la concession . Bien sûr des personnes qui ont quitté la commune (pour une maison de la retraite, pour une hospitalisation par exemple) peuvent être, sur demande de dérogation , être inhumée sur la commune, si il demeure un lien entre le défunt ou la famille, et la commune. Tout ceci fait l’objet d’un règlement sur les usages du cimetière.

L’autre démarche nécessaire est la relève des monuments funéraires. Beaucoup d’espaces dans le cimetière étaient occupés par des concessions à perpétuité, sans héritiers, ou des concessions dont la durée était dépassée. Au prix de procédures , très complexes, et très longues (plus de deux ans), la commune peut relever ces monuments, et récupérer des places. Ces relèves ont un cout assez élevé, proche du prix de la concession , payé lors de l’achat.

La troisième démarche est de s’adapter au développement des démarches d’incinération . Les cendres du défunt peuvent être déposées dans le caveau de la famille s’il existe, ou dispersées dans le « jardin du souvenir ». Mais les urnes peuvent aussi être déposées dans des cases sur des murs ou des colonnes (voir photo), avec le nom du défunt. L’urne peut être aussi déposée dans des « cavurnes » (caveau pour urne), sorte de mini-monument funéraire (voir photo). La dispersion des cendres au jardin du souvenir peut aussi s’accompagner d’une petite plaque (avec le nom du défunt) sur une colonne réservée à ce seul effet (voir photo). Cette diversité monumentale reflète aussi la diversité des attentes des familles. L’incinération , comme rite funéraire , est ainsi beaucoup moins exigeante en terme d’espace dans le cimetière.

La « déconstruction de la mort à l’ancienne » semble terminée avec l’apparition de nouvelles constructions rituelles et de « formes » d’accompagnement différentes. Sommes-nous en train d’inventer de nouveaux « rites » ? En tout cas , il nous semble nécessaire que le service public , qu’est le cimetière, puisse accompagner les familles dans ces évolution.

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