Après les Régionales : d’abord retrouver la confiance

009Entre Nicolas Mayer Rossignol et Hervé Morin, il y a seulement 5000 voix ! Combien y a-t-il eu de bulletins blancs ou nuls ? 50000 au 2éme tour ! 50000 électeurs, soit 10 fois plus, qui ont fait la démarche d’aller voter, et de voter blanc ou nul !

On a beaucoup insisté sur le sens des votes FN ou de l’abstention, mais les votes blancs ou nuls ont été un peu oubliés alors qu’ils expriment encore plus clairement un vote de défiance, vis-à-vis des partis, et de la politique en général.

Le plus grand danger après ces élections est l’oubli de ce qu’elles ont révélé, même si l’interprétation que l’on peut en faire est complexe ; mais finalement pourquoi changer ? Le PS a gagné 5 régions, la droite 7, et le FN ne dirige aucune région : Alors, finalement pas si mal ? Le vote antiFN a encore marché!

Au-delà du contexte politique national et des politiques mises en œuvre (sur le chômage, les retraites, l’immigration, la sécurité..), ces élections, après les précédentes mais plus encore que les précédentes, marquent une profonde crise de défiance de la politique, et l’économie ne peut repartir si la confiance n’est pas là. Alors comment reconquérir la confiance des électeurs ? Pas de recettes miracles mais des pistes de réflexion.

Pas de promesses qui ne peuvent être tenues : quand je pense que le PS a lancé l’idée de la gratuité des transports régionaux sans aucune évaluation ni financière ni sur la cohérence avec les agglomérations ! Quand je pense que certains ont osé promettre la non augmentation des impôts régionaux, uniquement pour flatter l’électeur puisqu’il n’y a pas d’impôts régionaux !

Pas de campagnes électorales, ou les attaques personnelles prennent le pas, pour faire le buzz, accréditant le «tous pourris », puisqu’on trouve toujours, dans tous les camps des « cas semblables » !

Développer des pratiques plus décentralisées tant au niveau Etat que des partis : les discours tenus par certains responsables nationaux « anti communes » ont pesé lourd dans le vote des campagnes alors que les élus locaux sont perçus dans toutes les enquêtes d’opinion comme les plus les plus apprécies et les plus proches.

Le front républicain tel qu’il a été décidé participe de ce parisianisme ou de cette peur des militants qui doit cesser : il n’y a pas eu de débat possible sur ce front républicain avant le vote , et le soir des résultats en quelques minutes, une décision de retrait est prise par quelques-uns, sans même consulter les militants qui s’étaient mobilisés pendant des semaines : à l’heure d’internet une consultation des candidats , qui connaissent la réalité du terrain , n’est tout de même pas difficile !

Nos listes doivent promouvoir le renouvellement ,dans un équilibre des générations car l’âge ne définit pas une politique, un équilibre sociologique qui n’élimine pas ouvriers ou employés pour ne laisser la place qu’aux professionnels de la politique, et porter le refus du cumul que nous avons voté en congrès : on en a été loin !

Arrêtons les double discours dans l’opposition et au pouvoir ! On fustige trop facilement dans l’opposition ce que l’on fait allègrement au pouvoir, et les exemples ont été nombreux encore dans cette période : la clause de compétence de compétence générale que l’on rétablit en 2012, après sa suppression par Sarkozy et qu’on rétablit en 2014 dans la loi NoTRE ! Ou encore la fusion des régions que l’on combattait en 2010, et dont on se prévaut 5 ans après !

Nous ne retrouverons pas la confiance en confondant la droite et la gauche ; ce ne serait que dépolitisation, confusion et illusion. Mais la différence, ne signifie pas pour autant que des compromis soient impossibles, ou qu’elle soit systématique ! Il faut montrer ce que la politique peut faire, et ne pas faire, c’est la base du retour à la confiance !

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1 Commentaire

    • Yoann Ridez sur décembre 22, 2015 à 8:28 pm
    • Répondre

    Bonjour
    Vous dites ” Nous ne retrouverons pas la confiance en confondant la droite et la gauche ;”
    encore faut-il définir ce qu’est la gauche et quelles valeurs elle veut “‘incarner”
    Est-ce que le PS veut continuer à être un parti de progrès social ou veut -il simplement être une assemblée de bureaucrate rompus à la gestion , sans âme sans utopie….
    Je crois de plus en plus comme Clémentine Autain Manuel Valls n’a pas grand chose à voir avec moi
    http://www.liberation.fr/france/2015/12/22/clementine-autain-au-fond-qu-ai-je-en-commun-avec-manuel-valls_1422421

    Et c’est en toute logique (et “conscience”) que je faisais partie des 50000 qui ont gêner le ps dans la reproduction de lui même ;

    PS: Bonnes fêtes de fin d’année en espérant que sur 2016 souffle un vent de lutte et d’espoir…

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