La manifestation d’hier au siège de Vallourec a donné lieu à une forte mobilisation des salariés des différents sites du groupe, y compris allemands. Le site de Déville était particulièrement présent.
Vous trouverez ci-après le dispositif de discussions présenté hier par la direction du groupe aux représentants des salariés lors de leur entrevue. Ces discussions vont maintenant se dérouler sur deux plans :
— le plan industriel, en souhaitant pour ma part qu’un effort d’investissement soit fait sur le site de Déville, et,
— le plan social, en souhaitant que les suppressions d’emploi envisagées se traduisent par aucun licenciement.
Vous trouverez par ailleurs la vidéo relative à la déclaration des représentants des salariés à la télévision
Enfin c’était hier aussi la présentation des résultats du groupe .
Le chiffre d’affaires est en chute de 33%, et atteint 3,8 milliards d’euros. Le résultat brut d’exploitation est passé dans le rouge (à -77 millions d’euros), ce qui signifie que chaque tonne de tube sans soudure vendue l’an dernier, a coûté plus cher à produire qu’elle n’a été facturée. Résultat net, sans surprise, déjà largement négatif fin 2014 (à -924 millions d’euros), l’est encore fin 2015 : -865 millions d’euros de pertes nettes. L’heure est grave pour le leader mondial malheureusement spécialisé dans le tube pour forages pétroliers très profonds. Ses clients – Total, Pétrobras… – ont littéralement stoppé leurs investissements dans de nouveaux projets d’extraction trop coûteux
C’est dans ce contexte que Vallourec a annoncé le 1er février un vaste plan de réorganisation structurelle : économies de coûts de 750 millions d’euros à l’horizon 2020, dont la moitié devrait être réalisée dès 2018 ; réduction d’effectifs drastique de 2.200 emplois (en plus des 3.500 déjà disparus en 2015) ; optimisation industrielle au Brésil ; acquisition d’une entreprise chinoise pour pouvoir suivre la concurrence à prix cassés…
L’entreprise ne vaut plus guère que quatre euros l’action en Bourse (contre jusqu’à 120 euros en 2007) ; elle doit lancer après son assemblée générale du 6 avril, une augmentation de capital significative d’un milliard d’euros. Certes, la moitié sera assurée par BpiFrance et le Japonais Nippon Steel qui ont signé un contrat de partenariat rapproché pour monter, chacun, à hauteur de 15% du capital de Vallourec, au cours de… 11 euros! Ou comment tirer le cours vers le haut coute que coute. Or, les 450 millions d’euros que la société espère lever sur le marché risquent fort de ne pas trouver preneur aussi haut !
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