Le 3 février dernier, le Premier ministre (Taoiseach) irlandais Edna Kenny (Fine Gael, FG) a demandé au Président de dissoudre la chambre basse du parlement, le Dail Eireann. Cette dissolution entraîne de nouvelles élections législatives, le 26 février prochain.
Quelques mois après la Grèce, le Portugal et l’Espagne, l’Irlande, pays qui a bénéficié d’un plan d’aide international de 85 milliards € en 2010 de la part du FMI et de l’Union européenne, affronte donc à son tour les urnes. Selon une note de la Fondation Schuman, Le scrutin est centré sur une question principale : que faire des bénéfices de la reprise économique ?
Selon la dernière enquête d’opinion le Fine Gael recueillerait 30% des suffrages. Il devancerait le Fianna Fail (FF) qui obtiendrait 18% des voix et le Sinn Fein (SF), 17%. Les travaillistes (Labour) recueilleraient 8% des suffrages. L’ensemble des autres partis obtiendraient moins de 5% des voix. Le Fine Gael devrait donc l’emporter mais avoir des difficultés à reconduire sa coalition avec le Parti travailliste.
l’Irlande est le pays qui possède la plus forte croissance économique de l’Union européenne : 4,5% prévu cette année après 6% en 2015. Son budget est désormais équilibré (Dublin a même voté un budget de relance validé par Bruxelles il y a quelques semaines), la dette publique est en baisse (107,75% en 2015 pour 111,15% en 2011), la consommation en hausse et le chômage en recul (8,6% en février 2016 pour 10,1% en février 2015) et même à son plus faible niveau depuis 2008. Le 5 février dernier, l’agence de notation Ficth a relevé la note de l’Irlande en la créditant d’un A.
Enda Kenny promet plus d’emplois, donc des salaires plus élevés et plus de services publics. Il présente un programme de relance économique, centré notamment sur la santé et le logement qui sont deux des principales préoccupations des Irlandais.
La politique menée par le gouvernement d’Enda Kenny n’a pas été indolore. Elle a laissé des traces sur une partie des Irlandais qui ont dû accepter de nombreux sacrifices et dont beaucoup se disent prêts à donner leur voix à de nouveaux partis politiques
L’Oireachtas (parlement) est bicaméral. Il comprend le Dail Eireann (Chambre des représentants) qui compte dorénavant 158 teachtai dala (députés) au sein de 40 circonscriptions.
Chaque circonscription désigne 3, 4 ou 5 députés. Ceux-ci sont désignés au scrutin proportionnel selon le système du vote unique transférable. Un système original auquel les Irlandais sont attachés. L’électeur désigne parmi une liste de candidats celui/celle (ou ceux/celles) au(x)quel(le)(s) il souhaite accorder sa voix par ordre de préférence. Il inscrit ainsi le chiffre 1 devant le candidat qui a sa première préférence puis, s’il le souhaite, 2, 3, 4, etc. devant les noms des autres candidats de la liste. Le calcul du quotient électoral, c’est-à-dire du nombre de suffrages minimum que doit obtenir un candidat pour être élu, constitue la première opération du dépouillement. Ce quotient correspond à l’ensemble des voix exprimées divisé par le nombre de sièges à pourvoir (3, 4 ou 5 selon les circonscriptions) augmenté d’une unité. Tout candidat qui recueille ce nombre de suffrages est élu. Les voix excédentaires qu’il a obtenues sont alors réparties entre les candidats ayant été retenus en deuxième préférence.
Le gouvernement irlandais peut comprendre jusqu’à 15 membres. 2 d’entre eux peuvent être membres du Seanad Eireann, la chambre haute, tous les autres doivent obligatoirement être élus députés.
7 partis politiques sont actuellement représentés au Dail Eireann :
– le Fine Gael (FG) (Clan des Gaels), parti du Premier ministre sortant Enda Kenny, créé en 1933 et situé au centre-droit de l’échiquier politique, possède 76 sièges ;
– le Parti travailliste (Labour), parti membre de la coalition gouvernementale sortante, fondé en 1912, compte 37 députés ;
– le Fianna Fail (FF) (Soldats de la destinée en gaélique), parti de droite fondé en 1926 , possède 20 sièges ;
– Le Sinn Fein (SF) (Nous-mêmes en gaélique) a la particularité d’exister (et de participer aux élections) dans deux Etats de l’Union européenne : l’Irlande et le Royaume-Uni. Parti nationaliste d’extrême gauche , le Sinn Fein compte 14 députés ;
– le Parti socialiste (SP), parti d’extrême gauche, possède 2 sièges ;
– Le peuple avant les profits (PBP), parti d’extrême gauche, compte 2 députés ;
– l’Action des travailleurs et des chômeurs (WUA), parti d’extrême gauche possède 1 siège.
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