Sep 27

Quand on est de gauche, vote-t-on aux primaires de droite ?

15-04-13-juppe-delahousse-sarkozyQuand on est de gauche , faut-il voter aux primaires de droite pour  renforcer le candidat “le moins pire” ?? Cette question , je l’entends, hélas!

Hélas, car elle revient à admettre implicitement  une victoire de la droite , et que face à Le Pen, il faudrait voter pour le candidat de droite.

Hélas car le sentiment s’accroit que le président de la République de 2017 serait en fait élu… le 27 novembre  2016, et qu’attendre 2017, laissera en dehors du choix !

Hélas car en fait au-delà des caractères des candidats , il n’y aurait plus de différences  fondamentales dans les politiques qu’ils mettraient en place ? on ne débattrait plus que de tactique électorale ?

Hélas, parce que les débats récents sur les « gaulois », les « réfugiés » ou « la jungle de Calais » invitent un peu plus certains à s’interroger, et renforcent un antisarkozysme quasi viscéral !

Hélas car elle montre que la primaire de droite s’impose dans le débat public , impose ses thèmes.

 C’est un « cas de conscience » inédit, puisque ces primaires à droite sont pour la première fois “ouvertes”.

L’idée la plus répandue est que des électeurs de gauche iraient voter Juppé, dans le but d’éviter Nicolas Sarkozy. Les Instituts de sondage  anticipent la participation de 10 à 15 % d’électeurs marqués à gauche. D’ailleurs, un compte assez actif s’est constitué sur les réseaux sociaux, “La gauche avec Juppé” !

Mais le raisonnement inverse peut aussi se tenir : l’électeur qui veut vraiment la victoire finale de la gauche,  n’a-t-il pas intérêt à ce que Nicolas Sarkozy gagne la primaire, tant il sera ensuite un puissant repoussoir, voire un unificateur des gauches contre lui ? Et comme le dit Cambadélis : « Si Nicolas Sarkozy échoue, il ouvre un espace sans précédent à la présidentielle pour Marine Le Pen »

 Alors , restons calmes ! Laissons les électeurs de droite désigner leur candidat, laissons les prendre leurs responsabiltés !

D’abord, tous les votants devront signer une charte sur l’honneur : “Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France”. Ca doit faire réfléchir ? Peut on mentir à ce point pour faire valoir ses idées? Même pour éliminer Sarkozy qui a érigé le mensonge comme arme suprême, on ne peut utilser ces mêmes armes!

Par ailleurs, c’est un raisonnement qui est aisé pour les électeurs urbains plus à l’aise pour se fondre dans la masse… que dans les bureaux de vote ruraux !

Participer à la primaire, c’est légitimer son vainqueur, quel qu’il soit : le nombre de votants sera brandi comme un trophée, et donnera forcément une dynamique au candidat de droite. D’autant plus que la primaire de gauche, en janvier, risque comparativement de moins mobiliser.

Ce débat pose la question  du front républicain avant l’heure, débat toujours évoqué dans l’urgence. Au fond, plutôt que de le subir, mieux vaut le choisir. Au risque d’ailleurs de donner du crédit à la dénonciation de l’UMPS.

 C’est  un vote contre, un vote d’évitement, pour le “moins pire” ; ce n’est pas un vote d’adhésion ! quelle évolution dans le débat politique !

Peut-être alors qu’en novembre, dans le isoloirs ou non, des électeurs de gauche se sentiront revivre une fameuse journée de mai 2002, quand ils avaient dû voter à droite, face au FN.

Il serait temps que la gauche sorte  de sa torpeur ou de ses illusions, les deux la rendant inaudible !

 

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