Le 11 décembre prochain, 19 millions de Roumains sont appelés aux urnes pour renouveler les deux chambres du Parlement : la Chambre des députés (Camera deputatilor) composé de 308 membres et le Sénat (Senatul) composé de 134 sénateurs pour un mandat de 4 ans. 6 500 personnes sont officiellement candidates. L’ensemble des partis politiques joue la carte de la nouveauté concernant leurs listes selon une note de la Fondation Schuman.
Par ailleurs 8 889 personnes se sont inscrites pour voter par correspondance, une nouvelle façon de remplir son devoir civique désormais offerte aux Roumains. 417 bureaux de vote, soit 123 de plus que lors des précédentes élections parlementaires de 2012.
Lors de l’élection présidentielle de 2014, de nombreux Roumains expatriés n’avaient pas pu s’exprimer lors du premier tour de scrutin en raison d’un nombre insuffisant de bureaux de vote (294 au total et seulement 160 000 bulletins imprimés pour environ 4 millions d’électeurs), notamment en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Belgique. Entre les deux tours, des manifestations avaient été organisées à Bucarest et dans plusieurs villes, en solidarité avec les Roumains expatriés qui n’avaient pas pu se rendre aux urnes.
Selon la dernière enquête d’opinion , le Parti social-démocrate arriverait en tête du scrutin avec 44,6% des suffrages. Il devancerait le Parti national-libéral, qui recueillerait 29,3% des voix. L’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE) de Calin Popescu Tariceanu et Daniel Constantin obtiendrait 6,5% des suffrages ; l’Union pour le salut de la Roumanie (USR) de Nicusor Dan qui ne se revendique « ni de droite ni de gauche », recueillerait 5,7% des voix et l’Union démocratique des Hongrois de Roumanie (UDMR) de Hunor Kelemen, 5,2% des suffrages.
La Roumanie est dirigée depuis un peu plus d’un an par un gouvernement de technocrates. Fin 2015, le président de la République a en effet nommé l’ancien ministre de l’Agriculture (2007-2009) et ancien commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural (2010-2014) Dacian Ciolos au poste de Premier ministre. Celui-ci a constitué un gouvernement composé uniquement d’experts indépendants, une première dans le pays.
La croissance du PIB a en effet atteint en Roumanie 6% au deuxième trimestre de cette année. Selon les prévisions économiques, elle devrait se maintenir au dessus de 3% jusqu’en 2020.
Depuis plusieurs mois, la lutte contre la corruption s’est intensifiée en Roumanie. De nombreux responsables politiques ont été mis en examen.
Pour les élections parlementaires de décembre, le Premier ministre Dacian Ciolos appelle à un large rassemblement des partis politiques, de la société civile et des chefs d’entreprises autour de son projet de réforme de l’Etat, intitulé Plateforme Roumanie 100. Le premier des dix points développés dans le texte est la lutte contre la corruption. Le chef du gouvernement sortant met également l’accent sur l’éducation et le système de santé.
Conformément à la promesse qu’il a faite aux Roumains lors de sa désignation, il ne sera toutefois pas candidat. «Je ne veux pas être de nouveau Premier ministre mais je souhaite une alliance gouvernementale entre le Parti social-démocrate et l’Alliance des libéraux et des démocrates. »
Désormais, la chambre basse compte 308 membres (un député pour 73 000 habitants et 122 de moins que le nombre élu il y a 4 ans en 2012) désignés au scrutin proportionnel de liste au sein de 43 circonscriptions : 41 représentent les comtés du pays et distribuent 279 sièges, une représente la capitale Bucarest et distribue 29 sièges et enfin, la dernière représente les Roumains de l’étranger et distribue 4 sièges.
Commentaires récents