Les communes doivent rester les piliers de la république

Dans l’auditorium plein à craquer de la maison de la radio, près de 800 maires ont auditionné les candidats à la présidentielle sur la base d’un manifeste que nous avions déjà évoqué ici (seuls Le Pen et Mélenchon s’étaient faits représentés !)

Cette rencontre était   une première dans l’histoire de l’AMF, un événement exceptionnel, marquant bien l’ampleur de la question des relations de l’Etat et des communes. L’objectif n’était pas bien sûr que l’AMF appelle , à l’issue de cette rencontre,   à voter pour tel ou tel candidat . Il était très simplement d’entendre chaque candidat s’exprimer sur la place qu’il entendait donner aux communes au cours du quinquennat, s’il était élu.

Finalement j’en retiens un très fort consensus  de tous les candidats pour  réaffirmer le rôle central de la commune dans la République. La maire de Paris Anne hidalgo parlant des Maires comme des «sentinelles de la République » . La commune est aujourd’hui la seule institution publique qui inspire encore confiance à la majorité des Français.. Pour tous les candidats on ne peut  aujourd’hui, construire de politiques publiques sans  une implication des communes.

On peut dire, et cela a été perçu   comme  tel,  que c’est la fin explicite des discours parfois entendus sur la disparition des communes, sur la fusion même des communes en dehors d’un cadre volontaire.. La commune apparaît  comme le lien , le lieu qui fondent la République.

Unanimité des candidats aussi pour que cesse cette inflation des normes, des règles imposées d’en haut , identiques pour tous . Ce que la encore Anne hidalgo a traduit par la formule « Laissez-nous être maires, et l’être davantage »

Unanimité pour réaffirmer le rôle des intercommunalités ,mais des intercommunalités  partagées et non  imposées, aboutissant  trop souvent à des intercommunalités XXL, ne respectant pas la diversité des territoires, ou  ignorant le principe  de  subsidiarité selon lequel il faut laisser aux communes ce qu’elles peuvent  gérer, et ne donner aux intercommunalités que ceux que les communes ne peuvent pas gérer seules

Unanimité enfin pour réaffirmer que les politiques publiques nationales doivent être co-construites entre l’Etat et les communes et ne doivent pas être l’occasion de charges nouvelles pour les communes ,sans  financement correspondant., ou l’occasion de recentralisation déguisée . A cet égard la question des rythmes scolaires est revenue plusieurs fois, certains candidats souhaitant qu’elle soit laissée à l’initiative des communes

Comme l’a dit de façon  imagée André Laignel,  «  Cela fait des années que d’une main, on nous flatte l’encolure, et de l’autre on nous fait les poches ».  La question de la baisse des dotations et de l’octroi de moyens aux collectivités était en effet le fil rouge des auditions des candidats. Et c’est sur ce point que les différences sont apparues .

D’un côté on a vu des candidats qui multipliaient les promesses, signifiant de nouvelles dépenses , tout en affirmant le maintien des dotations de l’Etat aux communes. De l’autre on a vu des candidats qui voulaient au contraire  prendre en compte la dette  .

Comme l’a fort bien dit E. Macron ceux qui n’abordent pas cette  question pour évoquer les efforts qui doivent être faits, , sont les mêmes qui n’hésiteront pas s’ils étaient élus, à augmenter les impôts ,  à accroitre la dette pourtant déjà trop importante, ou même encore à revenir sur leurs engagements face aux réalités. La question des baisses des dotations , de la réduction du nombre de fonctionnaires s’inscrit dans ce débat. E.Macron propose de construire avec les collectivités une trajectoire de réduction des dépenses de fonctionnement des collectivités de 10 milliards, et que l’Etat soutienne à hauteur de 10 milliards l’investissement local pour favoriser  la croissance.

Un second débat a été lance par E.Macron  sur la taxe d’habitation . Il propose   que l’état prenne en charge le dégrèvement de 80 % des ménages en dessous d’un certain niveau de revenus pour la taxe actuelle et laisse aux maires la maitrise de l’évolution des taux sachant que  leur augmentation ne serait pas prise en charge par l’Etat .C’est une façon de redonner du  pouvoir d’achat à 80% des ménages et de corriger le caractère particulièrement inégalitaire et injuste de cet impôt .

L’essentiel est bien que sur le plan financier les communes aient de la visibilité pour les 5 ans à venir, et plus de souplesse pour gérer cette trajectoire sur le plan des normes, des personnels ou de la mutualisation. Il propose qu’une conférence des territoires  se réunissent tous les six mois avec l’ensemble des collectivités pour “faire le suivi des efforts financiers”.

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