Suite aux reésultats du premier tour des Presidentielles, l’opposition au FN et à l’extrème droite, de tous les démocrates et républicains se construit. Les appels à voter pour Macron pour battre LePen se multiplient
Nicolas Rouly , Premier fédéral du PS en Seine Maritime, déclare :·
« Ayant vécu à Dreux dans les années 80, je ne veux pas que ma fille grandisse dans une France présidée par Le Pen, parce que trop de calculs ou de polémiques auront eu raison de la raison des citoyens. Voici le communiqué de presse que ce refus absolu m’a inspiré.
“Pour le second tour de l’élection présidentielle, les Français ont qualifié hier, dans cet ordre, les candidats Macron et Le Pen. Mandataire départemental de Benoît Hamon, je remercie les électeurs seinomarins qui ont voté pour lui. L’espoir semé donnera des fruits. Je salue aussi les militants et élus socialistes de Seine-Maritime qui, dans leur immense majorité, l’ont soutenu activement. Je partage leur déception et comprends les frustrations qui l’amplifient. L’introspection viendra. Ce scrutin l’impose à tous les candidats défaits, ainsi qu’à leurs partis respectifs.
Mais l’élection présidentielle n’est pas terminée, car le risque du pire subsiste. Quinze ans après son père en 2002, l’héritière du FN reste en lice pour l’Elysée. Elle peut y parvenir, comme Trump l’a emporté aux Etats-Unis, malgré les (ou à cause des?) certitudes des sondeurs et des commentateurs. Elle y parviendra, par définition, si une majorité d’électeurs ne choisit pas un autre bulletin le 7 mai. Or son élection serait un danger pour la paix, les libertés, l’emploi, le pouvoir d’achat, les droits sociaux, l’Europe et la République.
Il est donc absolument nécessaire de faire campagne jusqu’au second tour, dont l’issue inévitable sera le choix entre un vote Le Pen ou un vote Macron. Aucun électeur ne doit se contenter d’espérer que les autres feront à sa place le seul geste démocratique assurant la défaite du FN. Plus il y aura de bulletins Macron, moins les bulletins Le Pen auront de poids, et cela ne dépend pas uniquement du voisin. A chacun d’y contribuer, en n’ayant à l’esprit aucune autre préoccupation, ni calcul ni polémique. La gravité de l’enjeu justifie son exclusivité totale pendant deux semaines.
Aussi j’appelle à un engagement effectif, au cours des prochains jours, tous ceux pour qui l’extrême-droite incarne les pires heures de notre histoire et un futur plus qu’indésirable. Il ne s’agit pas seulement de limiter le nombre de suffrages qu’elle rassemblera, mais bien de garantir que ce résultat sera (très) inférieur à celui obtenu par son adversaire. L’esprit même des relations entre les habitants de nos communes y gagnera, et pour longtemps, car les haines entretenues par le FN y trouveront moins d’écho.
Voter et faire voter pour Emmanuel Macron, le 7 mai, ce n’est pas adhérer subitement à l’intégralité de son projet. Mais c’est assurément faire exister la France dans une Europe qui continuera aussi d’exister, garantir la paix civile en préservant la République, maintenir l’exigence de sécurité dans le cadre de l’Etat de droit, préférer la bienveillance au rejet comme moteur de l’action publique, offrir ainsi des protections démocratiques à nos enfants et petits-enfants, face aux soubresauts du monde.
À la tristesse de la défaite, n’ajoutons pas le déshonneur du renoncement. Menons maintenant le combat qui nous permettra de mener les suivants, car après il sera trop tard. Votons et faisons voter pour Emmanuel Macron, le 7 mai, afin qu’il soit le nom de notre victoire sur le pire”.
Pierre Laurent , secrétaire général du PC est sans ambiguïté :
Dans l’immédiat, conscients des immenses batailles qui sont à venir et des responsabilités qui incombent à notre parti, nous appelons le 7 mai, lors du second tour de l’élection présidentielle, à barrer la route de la Présidence de la République à Marine Le Pen, à son clan et à la menace que constitue le Front national pour la démocratie, la République et la paix, en utilisant le seul bulletin de vote qui lui sera malheureusement opposé pour le faire.
Marine Le Pen veut une société de haine, du rejet de l’autre, du racisme et de la xénophobie, une société qui divisera ceux qui ont des intérêts communs au profit de son clan et des puissances d’argent, qui substituera aux principes fondamentaux d’égalité et de fraternité dans la République des principes de discrimination entre Français, entre ceux qui vivent et travaillent dans notre pays selon leur origine et leur nationalité. Nous n’en voulons pas.
Marine Le Pen veut un monde dangereux où toutes les aventures guerrières deviendraient possibles, où toutes les rivalités nationalistes seraient encouragées. Avec Donald Trump, Vladimir Poutine, Bachar El Assad, et les extrêmes droites européennes comme alliés, elle menacerait la sécurité du monde si elle présidait la France, un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous ne le voulons pas.
Nous avons le devoir, pour aujourd’hui comme pour les générations futures, d’empêcher son accession à la Présidence de la République, qui signifierait la prise en main par l’extrême-droite de tous les instruments d’État.
Notre appel pour le 7 mai n’est évidemment en aucun cas un soutien au programme libéral anti-social d’Emmanuel Macron, que nous avons combattu quand il était ministre et que nous combattrons demain sans concession, chaque fois qu’il portera atteinte au monde du travail, à ses droits, à nos services publics.
Mélenchon est plus surprenant ; il hésite ….alors qu’il écrivait en 2002 :
“«Le vote d’extrême droite doit être réduit au minimum par nos propres forces. Je n’ai en effet aucune confiance dans les électeurs de droite qui n’ont pas voté au premier tour, et qui vont venir aux urnes, ni en ceux qui l’ont fait et qui sont à cette heure la clientèle visée par la campagne de second tour de Le Pen. Et je ne crois pas que Chirac soit capable de convaincre qui que ce soit par lui-même.
J’affirme clairement que tout atermoiement dans les rangs de gauche nous expose au minimum à une nouvelle avancée de l’extrême droite qui dégradera davantage le rapport de force social et politique de la gauche aux législatives. Mais nul ne peut exclure non plus que pire encore n’advienne tant les jours qui viennent seront disputés et aléatoires.
Quelle conscience de gauche peut accepter de compter sur le voisin pour sauvegarder l’essentiel parce que l’effort lui paraît indigne de soi ? Ne pas faire son devoir républicain en raison de la nausée que nous donne le moyen d’action, c’est prendre un risque collectif sans commune mesure avec l’inconvénient individuel. Plus nous aurons réduit Le Pen avec le bulletin de vote Chirac, plus forts nous serons pour débarrasser ensuite le pays de ce dernier aux législatives», .
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