Une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, montre que « Injures, menaces ou violences physiques se produisent une fois sur quatre dans l’exercice du métier ».
C’est en particulier le cas pour deux catégories de fonctionnaires : les forces de l’ordre et les enseignants : 20 % des policiers, militaires et gendarmes, de même que 11,5 % des enseignants se sont déclarés victimes d’au moins un acte de violence, de menace ou d’injure au cours des deux dernières années. À titre de comparaison, les employés civils et agents de service de la fonction publique ne sont que 6 % à se déclarer victimes de telles agressions.
Et c’est dans leurs missions que ces deux catégories de fonctionnaires se disent le plus souvent prises pour cibles, et ce dans une proportion supérieure aux autres métiers. Ainsi, parmi les forces de l’ordre (y compris les pompiers, les gardiens de prison, mais aussi les agents de sécurité privée) victimes d’une agression physique ou verbale, 66 % déclarent que l’attaque s’est déroulée au cours de l’exercice de leur métier (contre 24 % en moyenne). Les enseignants ne sont pas loin derrière, notamment ceux du premier degré, la moitié des attaques qu’ils déclarent s’étant déroulées dans leur école.
Si les atteintes sur le lieu de travail sont majoritairement les insultes et injures, les policiers, militaires et assimilés classent les violences physiques au premier rang des agressions subies (13 %). Dans 37 % des cas, les forces de l’ordre victimes identifient plusieurs auteurs de leur agression, et dans 65 % des cas, les agresseurs sont des inconnus. “À l’opposé, deux catégories socioprofessionnelles se distinguent par une part élevée d’auteurs connus : les professeurs des écoles, instituteurs et assimilés et les professeurs, professions scientifiques (respectivement 78 % et 69 %)”, relève l’ONDRP.
Le plus souvent, les auteurs des agressions sont décrits par 88 % des policiers et gendarmes comme étant des hommes, d’autant plus pour les actes de violences ou menaces que pour les injures. Au contraire, dans le cas des professeurs des écoles, 21 % ont été victimes d’une femme.
Enfin, l’étude de l’ONDRP indique qu’une minorité de victimes se déplace dans un commissariat de police ou une unité de gendarmerie, mais qu’une fois sur place et dans le cas d’une attaque sur leur lieu de travail ou l’exercice de leurs missions, elles renoncent moins fréquemment à déposer plainte ou à faire une action de type main courante (12 % renonçant contre 20 % pour les victimes hors exercice du métier).
Au total, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, les victimes ayant subi un acte de violence ou de menace déplorent en outre des perturbations qu’il implique dans la vie quotidienne, et notamment professionnelle, pour un bon tiers d’entre elles : 36 % pour un acte de violence et 34 % pour un acte de menace.
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