Dans le duel du second tour Le Pen- Macron, certains pensent qu’il faut s’abstenir ou voter blanc . Même si c’est bien sur leur droit,, je pense, qu’ils ont tort .
Il y a tout d’abord, comme le dit Julien Dray, ceux qui ne veulent pas mettre « les mains dans le cambouis ». Ceux-là ne souhaitent pas de la victoire du FN mais ils délèguent le soin d’éliminer Marine Le Pen à leurs voisins. Ils feignent de croire que « les autres » feront le travail et qu’ils iront, suffisamment nombreux, mettre le bulletin Macron dans leur enveloppe… Et si le voisin ou les autres ne le faisaient pas,ce qu’ils ne croient pas, ils ne seront pas responsables…
Avec Julien Dray, nous leur disons : “Non, Emmanuel Macron n’a pas gagné d’avance, non, vous ne pouvez pas compter sur les autres pour faire barrage. La République a besoin que vous preniez votre propre responsabilité”.
Il y a ensuite ceux qui mettent les deux candidats sur un pied d’égalité dans le rejet. Ce sont les apôtres du « kif-kif». La banalisation du Front National l’aurait ainsi rendu compatible, assimilable même à la République. Emmanuel Macron, apotre du ni droite ni gauche, ce serait pareil que l’extrême droite de Marine Le Pen… Les mots sont parfois forts ; on parle de fascisme économique opposé au fascisme idéologique. « Tout ce qui est excessif est insignifiant » et pourtant il faut entendre cette confusion. Comment peut-on confondre le champ républicain avec le Front National ?
A ceux-là,, nous disons que le danger d’un régime autoritaire, sectaire, identitaire même teinté d’un social sélectif, ne vaut pas le pire positionnement politique dans le champ républicain… Si tant est que le candidat d’En Marche représentait le pire républicain. Et puis , s’ils veulent s’opposer à l’un ou à l’autre, qu’ils n’oublient pas que leur opposition pourra plus facilement s’exprimer dans un régime de libertés, et donc avec Macron , qu’avec Le Pen.
Edwy Plenel de Mediapart l’exprime clairement : “Contre Le Pen nous voterons Macron le 7 mai. Ce ne sera pas pour approuver son programme, mais pour défendre la démocratie comme espace de libre contestation, y compris face aux politiques du candidat d’En Marche. Tandis qu’avec l’extrême droite identitaire et autoritaire, la remise en cause de ce droit fondamental est assurée”.
Enfin, il y a ceux considérant qu’une victoire de Marine Le Pen leur permettrait d’envisager de pouvoir prendre leur tour. Encourageraient-ils, sans le dire vraiment, l’arrivée du Front National ? Ceux-là sont assurément dans une radicalisation idéologique peu scrupuleuse d’une histoire qui pourtant leur enseigne de ne jamais céder à cette tentation.
Chaque vote est respectable, c’est entendu, mais chaque vote compte aussi. Chaque vote, dans le contexte présent est d’une importance fondamentale. C’est la raison pour laquelle il doit être mûrement réfléchi, déterminé en conscience des conséquences possibles.
Nous appelons quant à nous à faire gagner la République par un vote massif et sans ambiguïté en faveur d’Emmanuel Macron. : je ne peux pas imaginer, après le débat télé, qu’on ne fasse pas la différence entre les deux candidats
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