Dépenses publiques : et si on rêvait d’une opposition responsable, constructive!

Alors que le gouvernement prévoit un programme d’économies budgétaires, on voit refleurir des discours que l’on aurait pu penser  disparus dans le contexte politique d’aujourd’hui :

  • Les républicains les critiquent, eux qui prévoyaient 100 milliards d’économies, 500000 fonctionnaires en  moins, lors de la campagne des présidentielles
  • Le PS oublie qu’une grande partie de la déroute qu’il a connu tient à la hausse des impôts qu’on subit les classes moyennes, tout en étant contraint de réduire la dépense pendant le précédent quinquennat.

 Comment ces deux partis de gouvernement peuvent-ils avoir à ce point la mémoire courte ? Ils n’ont toujours pas compris que les Français ne voulaient plus de ce double discours, l’un quand on est dans l’opposition, l’autre quand on est au pouvoir !

A bien sûr, il est plus facile de traduire ces réductions de dépenses, par “moins de …. Au choix …infirmières, policiers, instituteurs …”, et de clamer que toutes les dépenses sont essentielles !

Et si enfin les responsables politiques prenaient leurs responsabilités, et considéraient les électeurs comme des adultes responsables :

  • en expliquant qu’on ne peut dépenser que ce que l’on a en recettes, et qu’on ne peut s’endetter que pour des investissements utiles pour plusieurs générations, pas pour “boucler les fins de moi”
  • En essayant de réfléchir aux réelles pistes d’économies dans les dépenses, comme par exemple l’a fait le Canada : faut-il multiplier les postes d’enseignants pour mieux réussir l’école ? Comment impliquer l’Europe dans le financement des opérations extérieures de notre défense ?……
  • En expliquant que si des dépenses accrues peuvent être légitimes, qu’il est utile de financer le vieillissement, de meilleurs soins, …il faut dire comment on le paie

Le premier ministre parle avec raison d’une “véritable addiction” à la dépense publique. Non ” être de gauche” ce n’est pas se lancer dans une surenchère à la dépense publique, dont les programmes de campagne lors des présidentielles, ont été encore une trop belle illustration. La fonction publique ou la dépense publique sont nécessaires dans une économie moderne, tout comme l’impôt est indispensable ! La responsabilité politique est de dire à quelle hauteur?

Il serait temps de sortir de cette posture ou l’opposition critique systématiquement toutes les économies budgétaires, pour, une fois  revenue au pouvoir, chercher à maîtriser les dépenses ou accroître les impôts.

À enfourcher tous les combats contre les économies budgétaires, l’opposition risque surtout de perdre toute crédibilité :

  • Oui, nous devons réduire nos déficits car ceux-ci nous empêchent de disposer des financements utiles pour investir là où il le faudrait !
  • Oui nous devons réduire nos déficits car l’augmentation des taux d’intérêt marquerait un coup fatal à la croissance, et nous obligerai à agir sur la dépense publique de façon brutale
  • Oui nous devons réduire nos déficits car les Français ne veulent plus voir augmenter les impôts
  • Oui nous devons réduire nos déficits si nous ne voulons pas laisser aux générations futures une dette qui les paralysera

On peut toujours rêver que le plus grand nombre des responsables politiques de l’opposition le comprenne et l’explique à nos concitoyens : la responsabilité n’est pas de nier la nécessité de faire des économies, elle est de dire lesquelles, et cela mérite débat, et on rêverait que sur ce point l’opposition ait des idées !

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