Le nombre de ménages allocataires du RSA diminue depuis le printemps 2016. Selon le centre d’observation de la société, entre décembre 2015 et décembre 2016, il a baissé de 91 000, ce qui marque une inflexion assez nette (-5%).
Le nombre de foyers qui perçoivent le RSA socle 1 était en effet passé de 1,3 à 1,8 million entre décembre 2008 2 et décembre 2015, une progression de 40 %. Il est beaucoup trop tôt pour en conclure un retournement de tendance. Mais l’évolution favorable de l’emploi se retrouve dans celles des titulaires de minima sociaux. La variation du nombre de chômeurs se répercute après un certain délai sur le nombre d’allocataires du RSA, en fonction des règles d’indemnisation du chômage.
Il est trop tôt pour mesurer l’impact de cette baisse sur le nombre total d’allocataires, toutes formes de minima confondues, qui a fortement progressé dans les années 2010. Jusqu’à la fin des années 2000, hormis la phase de montée en puissance du revenu minimum d’insertion au début des années 1990, ce nombre stagnait autour de 3 ou 3,1 millions.
Cette tendance résultait de deux effets inverses : la hausse de la pauvreté des adultes était compensée par la baisse de celle des plus âgés, titulaires du minimum vieillesse ou veuvage. Ce dernier phénomène était lui-même lié à l’amélioration des niveaux de retraite résultant de l’élévation du taux d’activité des femmes.
Depuis le milieu des années 2000, la compensation joue beaucoup moins : le nombre de titulaires du minimum vieillesse ne diminue guère, comme s’il atteignait un plancher. Les carrières professionnelles des femmes continuent à s’améliorer, mais de plus en plus de personnes arrivent à l’âge de la retraite avec des pensions amputées par les effets de la crise (inactivité, chômage, temps partiel subi, etc.).
De son côté, le nombre de titulaires de l’allocation adulte handicapé s’est accru de 30 % au cours des dix dernières années, ce qui s’explique par sa revalorisation mais peut aussi refléter un retrait du marché du travail de personnes marquées physiquement. Au total, le nombre total d’allocataires de minima sociaux a grimpé de 3 à 3,8 millions entre 2003 et 2014 (+25 %), puis s’est stabilisé en 2015. L’année 2016, pour laquelle on ne dispose pas des données pour tous les minima, sera sans doute meilleure et pourrait marquer une baisse du nombre global d’allocataires ce qui serait une première en dix ans.
3 Commentaires
Il faudrait sans doute prendre en compte dans cette diminution des allocataires du RSA leur transformation en contrats aidés. On peut penser aux Départements qui ont transformé des RSA en contrats aidés pour les intégrer dans certains services, en particulier les collèges. On peut dès lors se poser la question du retour en RSA pour des contrats aidés supprimés.
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c’est tout à fait possible ? il y a une certaine inertie sur les infos statistiques ! par contre je suis plus réserver sur les cavalcades successives de contrats aidés parce que le statut de la fonction publique est trop contraignant pour accueillir ce type de public ! les contrats aidés ne peuvent être qu’une aide à la transition vers l’emploi
Les contrats aidés sont en général un véritable emploi et non une simple transition – franchement qu’est-ce que vous imaginiez ? Le problème c’est que les employeurs, publics ou associatifs, négligent ou ignorent sciemment le volet Formation de ces contrats qui est la seule chose qui les différencient d’un contrat de travail normal d’où la fréquente requalification de ces contrats cdd en cdi et la reconnaissance d’un licenciement sans cause réelle ni sérieuse par les tribunaux.
Le gouvernement qui n’a rien compris ou qui a trop bien compris préfère supprimer ces contrats pour mettre fin au problème en communiquant sur leur manque de résultat. Leurre !