L’opposition au parlement est singulière : les deux grands partis de gouvernement sont paralysés : sans ligne, sans leader, mais ils ne manquent pas d’élus locaux. La France Insoumise est dans la même configuration que La République En Marche : une logique nationale sans de véritables appuis locaux.
La politique nationale menée au parlement (moralisation de la vie politique, code du travail, réforme de l’école, sécurité…) est plutôt comprise, et les orientations européennes ou internationales largement partagées.
Un certain nombre de mesures financières ont été prises pour contenir les dérives des finances publiques en 2017, dont les répercussions locales sont réelles : limitation des contrats aidés au nombre qui était prévu au budget 2017, gel confirmé d’un certain nombre de dépenses comme les 300 millions d’aide à l’investissement pour les collectivités locales…. Même s’ils avaient voté le budget 2017, certains élus socialistes ont relayé sans complexe la grogne entraînée par ces mesures dont l’impact sur les services de proximité est évident.
Les inquiétudes demeurent en attendant des précisions sur la baisse des dotations aux collectivités locales, sur les compensations liées aux exonérations de taxe d’habitation, ou sur le devenir des contrats aidés.
Les mesures promises, et attendues par les communes par contre tardent à se faire sentir : réduction des normes, souplesse dans la gestion des personnels…même si la liberté rendue sur les rythmes scolaires a plutôt été bien perçue.
A cet égard Emmanuel Macron n’a sans doute pas perçu complètement le relais que constitue les élus locaux. N’oublions pas que Sarkozy a perdu la majorité au Sénat, tout comme Hollande plus tard, pour n’avoir pas non plus, gérer dans la confiance, les relations entre l’état et les collectivités locales, qui de par la constitution, disposent normalement de la libre administration : Transferts de compétence sans compensation, fusions imposées, réduction des dotations …depuis 10 ans ont agrandi cette défiance !
La fin du cumul des mandats amène les députés à ne plus être des relais, des alertes, comme ils l’étaient, par rapport à des décisions que l’état prend sans mesurer les conséquences sur l’action des collectivités locales.
Bercy pense dans une logique où les collectivités locales sont par nature, des institutions dépensières, et c’est plus facile de réduire leurs dotations que d’affronter les Ministères, alors même qu’elles n’ont qu’un impact très réduit sur la dette. Bercy n’est pas dans une culture d’évaluation avant de décider, mais dans une culture du chiffre, et plus dans la culture ancienne ou “l’Etat décide et les collectivités locales appliquent”.
Le sens de la réduction du nombre des élus locaux n’a pas été compris alors que les élus communaux restent les seuls relais face aux difficultés de nos concitoyens, souvent bénévoles et dont le remplacement par des fonctionnaires dans les plus petites communes aurait un coût exorbitant.
Les élus des communes restent les élus de la proximité et toute politique nationale doit être partagée avec eux : Macron voulait construire un pacte de confiance entre l’Etat et les collectivités locales ; il y a urgence à le faire, y compris dans le cadre de la préparation du budget 2018, faute de quoi l’opposition viendra des territoires, et les partis d’opposition ne manqueront pas de se reconstruire sur elle.
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