Entre un PS mélanchonisé et une droite extrémisée, Macron a tout pour réussir…mais …

Macron a tout pour réussir. Les partis politiques de gouvernement sont en ruine : plus de programme, plus de leader…..

  • Un PS qui court après la France Insoumise, qui s’inscrit dans une opposition systématique, oubliant ce qu’il a fait pendant 5 ans, oubliant même le budget qu’il avait voté pour 2017 : qu’on pense aux 10 milliards de baisse de dotation pour les collectivités locales ou aux 280000 emplois aidés seulement prévus au budget 2017!
  • Une droite qui court après l’extrême droite et le sens commun, qui critique ce qu’elle promettait pendant la campagne des présidentielles : 100 milliards d’économie, 500 000 fonctionnaires en moins, suppression de tous les contrats aidés..

Macron a pour lui de tenir un discours de vérité, qui choque parfois par l’usage de certains mots, de tenir ses engagements pris clairement devant les français, au point que certains responsables politiques voudraient qu’il y renonce, après avoir eux-mêmes dénoncé les “renoncements” de François Hollande !!!

Si on ajoute à cela que Macron a permis à la France de retrouver une certaine écoute en Europe au moment où Angela Merkel, Thérèse May ou Mariano Rajoy sont affaiblis dans leur propre pays…

Si on ajoute que l’activité économique retrouve une certaine vigueur …

Tout cela montre un contexte positif, et pourtant les sondages en attestent, les français hésitent dans leur jugement, attendent des résultats rapides …. Tout en saluant la détermination d’Emmanuel Macron.

La logique des coups de rabot a montré ses limites : elle multiplie les mécontentements, sans donner du sens à la démarche engagée, et sa brutalité est forcément mal perçue ; certes il fallait assumer la volonté de ne pas alourdir le déficit 2017, mais il faut maintenant aborder le contenu et le périmètre des services publics, face à une opinion qui veut à la fois plus de dépenses publiques et moins d’impôt,

La multiplication des oppositions totalement contradictoires crée bien sûr un bruit de fond : sur l’ISF, par exemple il est difficile de trouver le compromis le plus efficace, car on est dans le symbole absolu, entre ceux qui veulent le supprimer totalement et ceux qui ne veulent pas la moindre modification!

Des raccourcis parfois mal perçus sur les chômeurs qui ne sont pas tous des fainéants , sur les fonctionnaires sans lesquels il n’y a pas de service public , sur les  élus qui ne sont pas forcément trop nombreux ou dispendieux , peuvent créer artificiellement des blocages alors que les réformes sont nécessaires sur l’assurance chômage , sur le statut des fonctionnaires , sur le contrôle de la dépense publique .

Des annonces soudaines sur les contrats aidés, sur l’APL, sur la réduction des dotations aux communes…, non resituées dans leur contexte, ou non concertées, contribuent à cette insatisfaction diffuse, aussitôt après une conférence des territoires en juillet, qui au contraire avait été saluée par les élus. On ne peut mobiliser les territoires si on donne le sentiment que tout est décidé d’en haut, et il faut au contraire comme le souhaitait Emmanuel Macron pendant la campagne, libérer les initiatives et les énergies locales.

Aujourd’hui il y a un paradoxe : ce sont les collectivités locales et les organismes de protection sociale qui ont réduit leur part dans les déficits publics, alors que l’Etat continue à creuser son déficit ! Mais le constater ce doit être aussi ne pas lui contester sa démarche de réduction de ses dépenses…sauf à oser dire que les impôts devraient augmenter : Si l’impôt est un élément essentiel du « vivre ensemble », il ne peut croitre sans fin !

Il faut aussi surmonter la défiance générale dans la parole de l’état construite d’années en années : alors que la taxe d’habitation est profondément injuste il est tout de même paradoxale que la compensation intégrale par l’état ne soit pas crédible en raison de paroles non tenues par le passé ; le manque à gagner de 10 milliards suite à la légèreté juridique avec laquelle a été prise la décision de taxer les dividendes En 2012 , et qui devra être remboursée aux entreprises, vient encore alimenter cette défiance .

On ne réussit pas la mise en œuvre des politiques publiques sans le soutien des élus locaux et des fonctionnaires, encore moins contre eux. On ne réussit pas le redressement de notre pays sans les entreprises ;

Confiance, dialogue, cohérence, prise en compte du terrain, mise en perspective …. Doivent être les maîtres mots d’une expression plus large et plus forte tant du gouvernement que de la majorité de la République en marche qui tarde à s’organiser. C’est à ces conditions que la réussite sera au rendez-vous pour le Président de la République

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