La dissolution du Parlement, décidée par le Président d’Islande va conduire à de nouvelles législatives le 28 octobre prochain. Ces nouvelles élections ont été annoncées un peu plus d’un an après le dernier scrutin provoqué par le scandale des « Panama Papers ».
La chute du gouvernement résulte de sa mise en minorité par le retrait d’un parti de la majorité de centre-droit formé pourtant difficilement, il y a neuf mois après de laborieuses négociations.
Avec 32 sièges sur les 63 que compte l’Althingi, le Parlement monocaméral islandais, la coalition gouvernementale avait tout juste obtenu la majorité absolue en janvier. Avenir radieux, une formation centriste pro-européenne qui apporte ses voix au gouvernement, avait annoncé le retrait du soutien de ses quatre députés, faisant de facto tomber le cabinet Benediktsson.
Le parti accuse le dirigeant conservateur d’avoir couvert son père dans un imbroglio judiciaire, d’avoir tenté d’étouffer un scandale l’impliquant en étant intervenu pour faire effacer du casier judiciaire d’un vieil ami une condamnation pour crime pédophile.
La popularité de Bjarni Benediktsson était déjà largement ternie après que son nom fut apparu dans les « Panama Papers » en 2016 et qu’il eut retardé la publication d’un rapport sur l’évasion fiscale en pleine campagne pour les législatives.
Mais si la popularité de Bjarni Benediktsson est ternie, son Parti de l’indépendance, qui domine la vie politique islandaise depuis les années 1930, malgré une courte interruption de gauche au moment de crise de 2008, bénéfice en revanche d’une cote enviable dans les sondages et pourrait cette fois encore arriver en tête des législatives.
L’Islande possède le plus vieux parlement du monde. L’Althing a, en effet, été fondé en 930 regroupant à l’époque une Assemblée législative et un tribunal. A la fin du XIIe siècle, l’Althing n’était plus qu’une simple cour de justice qui fut supprimée en 1800, puis rétablie dans ses fonctions d’Assemblée consultative en 1843 par le roi du Danemark. Parlement unicaméral depuis la disparition de la Chambre haute en 1991, l’Althing compte 63 membres élus au scrutin proportionnel (selon la méthode d’Hondt) pour une durée ne pouvant excéder 4 ans.
.Pour le scrutin législatif, l’Islande est divisée en 6 circonscriptions. Chacune élit un nombre de députés proportionnel à sa population (entre 7 et 11). Les 9 sièges restants, appelés sièges d’égalisation, sont attribués selon une méthode qui prend en compte les résultats des partis au niveau national et la répartition de leurs suffrages au sein des circonscriptions. Chaque parti politique doit recueillir au moins 5% des suffrages exprimés pour y être représenté. Les partis politiques doivent recueillir au moins 300 signatures d’électeurs pour se présenter au scrutin législatif.
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