Le 28 janvier prochain, deux pays européens, la Finlande et Chypre, éliront leurs Présidents de la République : les présidents sortants seront-ils réélus ?
Le chef de l’Etat sortant Nicos Anastasiades est le grand favori de l’élection présidentielle chypriote, selon la fondation Schuman. 5 personnes sont officiellement candidates à la présidence de la République :
– Nicos Anastasiades (Rassemblement démocratique, DISY), chef de l’Etat sortant ;
– Nicolas Papadopoulos (Parti démocratique, DIKO), fils de Tassos Papadopoulos ancien chef de l’Etat (2003-2008) se présente comme indépendant mais, outre le DIKO, il est soutenu par le mouvement Solidarité (KA), le Mouvement écologiste-Coopération citoyenne (KOSP) et le Mouvement pour la social-démocratie (EDEK) ;
– Stavros Malas (Parti progressiste des travailleurs, AKEL), ancien ministre de la Santé (2011-2013), se présente comme indépendant ; il avait été battu la dernière fois avec 45,52% des suffrages au 2e tour ;
– Giorgos Lillikas (Alliance des citoyens), ancien ministre des Affaires étrangères (2006-2007) ;
– Christos Christou, dirigeant du parti d’extrême droite, le Front national populaire (ELAM).
Selon la dernière enquête d’opinion réalisée, le chef de l’Etat sortant Nicos Anastasiades (Rassemblement démocratique, DISY) arriverait en tête du 1er tour de scrutin avec 29,1% des suffrages. Nicolas Papadopoulos en recueillerait 21,1% et Stavros Malas , 18,79%. Ces derniers sont donc à la lutte pour la 2e place.
La Constitution chypriote date de 1960, mais n’est plus appliquée depuis les troubles intercommunautaires de 1963. Selon ce texte, la fonction présidentielle est réservée à un Chypriote, la vice-présidence revenant à un Turc (le poste est actuellement vacant). Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans. Chef de l’exécutif, celui-ci nomme les ministres du gouvernement qu’il dirige. 30% des sièges du gouvernement et de la Vouli antiprosopon (Chambre des représentants, chambre unique du Parlement), soit 24 sur 80, sont réservés à la communauté chypriote turque et demeurent donc vacants.
Depuis juillet 1974, l’ile est traversée par une ligne verte contrôlée par les Casques bleus de l’ONU. Cette dernière est présente à Chypre depuis 1963, année des premiers affrontements entre les deux communautés grecque et turque qui peuplent Chypre.
Les différences sur le sujet de la réunification de l’île entre les trois principaux candidats à l’élection présidentielle (Nicos Anastasiades, Stavros Malas et Nicolas Papadopoulos) sont minimes même si le dernier est partisan d’une ligne plus dure et accuse le président de la République sortant d’avoir fait trop de concessions lors des négociations.
Le 28 janvier prochain, les Finlandais se rendront eux aussi aux urnes pour désigner leur président de la République.
Le président de la République sortant Sauli Niinistö est le grand favori des enquêtes d’opinion selon la Fondation Schuman et recueillerait 70% des suffrages, en raison de la confiance des Finlandais dans sa politique étrangere. Il est soutenu par son ancien parti mais également par les Chrétiens-démocrates (KD), qui n’ont pas investi de candidat à cette élection, et par plusieurs députés de L’Avenir bleu (SIN), et par des anciens membres des Vrais Finlandais (PS) qui ont quitté leur parti ne souhaitant pas voir Helsinki quitter l’Union européenne.
L’écologiste Pekka Haavisto, (Ligue verte, VIHR) arriverait en 2e position avec 11% des voix. Il avait été battu lors de l’élection présidentielle de 2012, avec 37,41% des suffrages au 2e tour . Les 6 autres candidats, dont la candidate du Parti social-démocrate (SPD) , recueilleraient chacun moins de 4% des suffrages.
Le président de la République de Finlande ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs et Il est d’usage qu’il rende sa carte de membre d’un parti politique pendant la durée de son mandat.
Il dirige la politique étrangère et la défense du pays (en collaboration avec le gouvernement) et il est le commandant en chef des armées. Il n’a en revanche aucun pouvoir sur les affaires intérieures du pays. Depuis 2011, la Finlande est d’ailleurs représentée au sein de l’Union européenne par son Premier ministre.
Comme toujours en Finlande, très attachée à sa neutralité, la question de l’OTAN figure en bonne place dans la campagne présidentielle : un seul candidat est partisan de l’adhésion de la Finlande au traité de l’Alliance nord-atlantique !
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