L’analyse du système productif peut être améliorée en observant les groupes plutôt que les unités légales, notamment pour suivre la concentration. On peut encore élargir la vision de l’organisation de la production en l’étendant aux réseaux. Ceux-ci sont constitués de points de vente liés à une marque clairement identifiée par les clients, qui garantit un concept unique et une même qualité sur l’ensemble du territoire.
Les exploitants de la marque qui n’appartiennent pas au groupe payent à la tête de réseau une redevance dont le montant varie sensiblement selon les enseignes et le type de lien. Ils apportent leur implication managériale et les investissements liés au fonds de commerce, réduisant d’autant les besoins en fonds propres ou en endettement pour la tête de réseau. L’adhésion à un réseau peut intéresser des créateurs d’entreprises souhaitant bénéficier d’un concept déjà rodé et des services associés à l’enseigne . De même, des entreprises préexistantes peuvent souhaiter rejoindre un réseau, tout en conservant une certaine forme d’autonomie.
La taille des réseaux dépend du maillage nécessaire pour être en contact avec la clientèle. Dans les secteurs orientés principalement vers les particuliers, comme la coiffure, la proximité de la clientèle avec l’établissement est un élément important expliquant la fréquentation. À l’inverse, dans les services aux entreprises, comme l’ingénierie ou l’informatique, la clientèle professionnelle met davantage l’accent sur d’autres éléments, comme la taille de l’agence ou son niveau d’expertise, que sur la proximité géographique.
Dans les services marchands, les établissements appartenant à un réseau d’enseigne représentent, selon une note de l’INSEE, un cinquième du chiffre d’affaires en 2015. Leur poids est prépondérant dans l’intérim ou la téléphonie ; il est également important dans les services funéraires, le contrôle technique automobile, l’hébergement et la restauration. Sept sur dix de ces réseaux sont entièrement intégrés : dans ce cas, un seul groupe diffuse la marque sur le territoire au travers de succursales ou de filiales ; cette proportion est plus grande encore dans les seuls services aux entreprises. À l’inverse, les réseaux reposant sur des contrats de franchise sont particulièrement fréquents dans la restauration, l’immobilier et la coiffure. La restauration et l’hébergement comptent le plus grand nombre de réseaux : près d’une centaine chacun.
Fin 2015, le secteur des services en France compte 723 réseaux d’au moins 20 points de vente. Ceux-ci regroupent 68 milliers de points de vente et génèrent 181 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 21 % de l’activité des services marchands. Cette note présente la taille des réseaux par secteur, le nombre moyen d’entreprises, leur degré d’intégration et leur nombre dans chaque secteur. Le contrôle technique automobile se distingue par la taille de ses réseaux : 400 établissements en moyenne.
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Au Sommaire
- Plus de 700 réseaux dans les services en France
- Sept réseaux sur dix sont entièrement intégrés
- L’intérim est essentiellement organisé en réseaux
- Restauration et immobilier : 36 % des points de vente des réseaux
- Hébergement touristique : de très nombreux réseaux
- Télécommunications, contrôle technique et location sont très concentrés
- Dans les réseaux de coiffure, la franchise est la norme
- Les créations d’entreprise affiliées à des réseaux dès l’origine
- Réseaux et groupes
- Les limites du modèle des réseaux
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