Baromètre de la confiance politique : un léger effet Macron dans un océan de défiance

  Les Français jugent le monde politique plus éloigné que jamais de leurs préoccupations, selon la neuvième vague du baromètre annuel de la confiance politique du Cevipof (Sciences-Po). Mais ils observent avec intérêt les premiers mois au pouvoir du chef de l’Etat.

Encore 62 % des personnes interrogées jugent que « la plupart des responsables politiques ne se soucient que des riches et des puissants». Et 83 % estiment que les responsables politiques « ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme eux ». Un chiffre, certes, en baisse de 6 points sur un an – c’est l’un des signaux de l’effet Macron -, mais qui reste extrêmement élevé.

Parmi les signaux de cette « petite lueur », l’appartenance à l’Union européenne est davantage jugée comme une bonne chose (à 45 %, + 3 points). Si les sentiments que suscitent la politique restent très majoritairement négatifs (76 %), l’espoir connaît un très léger regain (cité par 8 % des personnes interrogées, en hausse de 3 points).

Il y a aussi davantage de personnes (+6 points) qui estiment que les hommes politiques essaient de tenir leurs promesses, mais à 24 %, ce chiffre demeure très faible.  .

La confiance dans l’institution présidentielle est stable, à 33 % (-1), mais son niveau connaît une forte hausse (+11 points) lorsque la question est posée s’agissant du « président de la République actuel » (36 %). Ceux qui éprouvent de la confiance estiment qu’Emmanuel Macron est « dynamique, clair, décidé », qu’il réforme et « tient ses engagements ». A l’inverse, ceux qui ne lui font pas confiance (57 %) voient notamment en lui le « président des plus riches ».

Neuf mois après l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, le baromètre montre une demande de plus de justice sociale. « Une manière de lui signifier de ne pas aller trop à droite », avance le   Cevipof. Un message, en tout cas, dont semble conscient le chef de l’Etat, qui a assuré dans ses vœux vouloir un « grand projet social ».

Sur la question de savoir si la situation économique s’est améliorée, le résultat affiche, en un an, une hausse de 15 points, à 26 %, mais ce score reste faible.

Surtout, hormis l’exécutif, le niveau de confiance dans toutes les institutions et fonctions politiques chute, y compris celles de proximité (-9 points pour le maire à 55 % de confiance, -10 points pour le député, seulement 35 % de confiance).   Une chute, entraînée un peu plus encore par le bouleversement politique de cette élection, des oppositions déboussolées, une perte de repères, des angoisses non levées sur l’avenir.

Le baromètre            et la        vague 9

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