L’agriculture bio en forte croissance mais… moins présente en Normandie !

Selon  le dernier bilan de l’agence Bio, l’agriculture biologique créée de plus en plus d’emplois en France. Avec près de 134 500 emplois directs comptabilisés à la fin 2017, l’agriculture bio est en pleine croissance et plus que jamais créatrice d’une grande diversité d’emplois.

Les filières bio recrutent dans de très nombreux secteurs. Fin 2017, on comptabilise plus de 88 400 emplois directs dans les fermes en équivalent temps complet, soit une hausse de 13,7 % par rapport à 2016. Trois autres secteurs sont également en nette progression :  la vente au détail de produits bio (27 000 emplois directs, soit+ 13 % par rapport à 2016) ,la transformation de produits bio,  ( 15 000 emplois s oit+ 17 % par rapport à 2016) et la distribution au stade de gros (1 800 emplois directs soit+ 13 % par rapport à 2016).

Dans le secteur bio, la part élevée de la transformation à la ferme, de la commercialisation en circuits courts ainsi que la prévalence plus forte des exploitations dédiées aux fruits, aux légumes et à la vigne augmentent le contenu en emploi moyen des exploitations. Ainsi, selon le recensement agricole de 2010, les fermes biologiques emploient en moyenne 2,41 UTA (Unité de Travail Annuel) au lieu de 1,52 UTA en conventionnel. Les fermes bio ont ainsi un contenu en emploi supérieur de 59 % par rapport au secteur conventionnel.

 Ces excellents chiffres sont portés par une consommation des produits biologiques qui ne cesse de se renforcer. En 2017, le marché des produits alimentaires biologiques atteint plus de 8,3 milliards d’euros, soit une augmentation de 17 % en un an. Le bio demeure le facteur de croissance majeur du secteur agroalimentaire. Désormais, l’alimentation biologique est reconnue par tous les acteurs des secteurs de la transformation et de la distribution comme un segment porteur. Son développement leur parait prioritaire au regard des attentes des consommateurs, comme en atteste le  dernier baromètre annuel de l’Agence Bio

En effet, 85 % de nos concitoyens estiment important de développer l’agriculture biologique : d’abord parce qu’elle contribue à préserver l’environnement (91 %) ; ensuite parce que les produits qui en sont issus sont plus naturels, sans produits chimiques de synthèse (88 %), et que leurs qualités nutritionnelles sont mieux préservées (81 %).

   Fin 2017, on dénombre 36 691 agriculteurs engagés en agriculture biologique, soit 8,3 % des fermes françaises (+14,7 % en un an). Concrètement, cela représente 1,78 M d’hectares cultivés en bio, que ce soit des surfaces certifiées ou des surfaces en conversion, soit 6,6 % des surfaces totales cultivées en France.

La part des animaux élevés selon le mode biologique continue sa progression dans l’ensemble des filières. Avec respectivement 10 % et 9 % des effectifs conduits en bio, les élevages de poules pondeuses et de brebis sont particulièrement engagés en résonnance avec une structuration forte de ces filières autour des signes officiels de qualité et d’origine qui incluent notamment le bio, les labels rouges et les appellations d’origine protégées (AOP).

Le nombre de transformateurs et de distributeurs de produits issus de l’agriculture biologique est de 17 353 (+17 % en un an).

Les surfaces conduites en bio progressent dans toutes les régions, plus particulièrement en Corse, dans les Hauts de France et la Nouvelle-Aquitaine avec des évolutions dépassant +20 %.

Comme en 2016, près de 60 % des fermes et des surfaces conduites en bio se situent dans quatre régions : — Occitanie 8 164 fermes, 422 319 ha — Auvergne-Rhône-Alpes 5 377 fermes, 235 641 ha — Nouvelle-Aquitaine 5 327 fermes, 227 352 ha — Pays de la Loire 2 927 fermes, 171 081 ha

Avec 1603 exploitations la Normandie occupe une place modeste et seulement 85476 ha, même si le département de la Manche est le plus avancé en ce domaine

En 2017, la valeur des achats des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique est estimée à 8,373 milliards d’euros soit une croissance de près de 17 % en un an :  7,921 milliard d’euros de consommation à domicile des ménages (+18% par rapport à 2016), ce qui représente 4,4 % de la consommation générale de produits alimentaires, et 452 millions d’euros   d’achats de produits bio servis en restauration hors domicile.

Les achats de produits bio ont doublé en sept ans de 1999 à 2007, puis en cinq ans de 2007 à 2012. Le marché a de nouveau doublé en cinq ans entre 2012 et 2017, passant de 4 189 à 8 373 millions d’euros (en incluant la restauration hors domicile).

2017 marque un tournant : les Grandes et Moyennes Surfaces ont développé leurs gammes bio, de façon générale et de façon plus spécifique dans leurs magasins de proximité et le drive, porteurs de croissance. La belle progression des ventes en GMS des produits d’épicerie (+27 %), des fruits et légumes frais (+22 %) et des boissons alcoolisées (+21 %) a contribué à remonter la part de marché des GMS à 46 % (+1,2 points vs 2016).

69 % des produits bio consommés en France sont produits en France et 31 % des produits bio consommés en France étaient importés en 2017 versus 29 % des produits en 2016, soit + 2 points.  Cependant plus de 40 % de la valeur de ces importations peuvent être considérés comme exotiques (banane, cacao, café…) ou purement méditerranéens (olives, agrumes…). Ainsi hors produits exotiques, l’approvisionnement français en produits bio est de 82 %.

Malgré une demande intérieure importante, les entreprises françaises ont vendu pour 707 millions d’euros de produits bio à l’exportation en 2017 (en croissance de +12 % par rapport à 2016) pour lesquels les vins représentent 59 % des exportations françaises de produits bio en valeur.

   Un nouvel élan politique a été donné avec les Etats Généraux de l’Alimentation et le programme « Ambition Bio 2022 », comme en attestent l’objectif de 15% de surface agricole utile en 2022, ou l’engagement de 50% de produits « bio, d’autres signes de qualité ou locaux » en restauration collective. Un secteur d’activité qui est en train de « changer de dimension »

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