L’Europe manifeste bien peu de dynamisme démographique par rapport au reste du monde ; les projections que nous avions présentées ici montrent une stagnation démographique à l’horizon 2050, contrairement à la plupart des autres parties du monde.
Dans ce contexte la France reste néanmoins championne des bébés en Europe. En dépit d’une légère hausse des naissances et de la fécondité en 2016, plus aucun pays européen ne côtoie le taux de renouvellement des générations depuis 2015. En 2016, 785 000 bébés sont nés en France. C’est 34 000 de moins qu’en 2014. L’indice de fécondité est passé de 2 à 1,93 enfant par femme.
L’indicateur conjoncturel de fécondité de l’Union européenne s’établit à 1,60 naissance par femme en 2016 contre 1,57 en 2015, indique une récente publication d’Eurostat.
Au total, 5,148 millions de bébés ont vu le jour au sein de l’Europe en 2016 contre 5,103 millions l’année précédente.
Entre 1961 et 2015, le nombre total annuel de naissances vivantes le plus élevé dans l’UE-28 a été enregistré en 1964, avec un chiffre de 7,8 millions. À partir de ce moment jusqu’au début du XXIe siècle, le nombre de naissances vivantes dans l’UE-28 a diminué de manière relativement régulière, atteignant un niveau plancher de 5,0 millions en 2002
On peut relever une relative stabilité de la fécondité sur le continent européen depuis 2008. Contrairement aux États-Unis, la crise économique n’a pas entraîné un effondrement des naissances
Cette stabilité cache cependant des situations bien différentes d’un pays à l’autre. Avec 1,92 enfant par femme en 2016, la France arrive en tête du tableau, devant la Suède (1,85) et l’Irlande (1,81). Gardera-t-elle cette place dans les prochaines comparaisons européennes, après une chute de la fécondité pour la troisième année consécutive en 2017? L’Espagne et l’Italie, bons derniers, affichent de leur côté un taux de fécondité en berne avec 1,34 enfant par femme.
La moyenne de l’Union européenne résulte par ailleurs de scénarios de natalité très contrastés de hausse et de baisse des naissances. Les pays de l’Europe de l’Est, comme la République tchèque, la Bulgarie, la Lituanie ou l’Estonie, qui avaient les fécondités les plus faibles en 2001, consécutives au choc psychologique des années postcommunisme, ont vu leur fécondité rebondir de manière mécanique et parfois avec l’appui de politiques natalistes
A contrario, les pays qui affichaient les plus fortes fécondités comme la France, l’Irlande, le Royaume-Uni ou les pays scandinaves sont dans une tendance baissière.
Enfin, dans les pays d’Europe du Sud, comme l’Italie, l’Espagne ou le Portugal, la baisse du nombre d’enfants par femme, ancrée dans le temps malgré une légère hausse dans les années 2000, apparaît également comme «un phénomène structurel». «En Europe méridionale, et en particulier en Italie, les mentalités sont moins favorables aux mères qui travaillent.
De plus, les unions sont de plus en plus tardives . Ce contexte retarde les naissances et limite donc la fécondité.»
En France, l’âge à la maternité n’a cessé de progresser depuis 1977, année où les femmes ont accouché en moyenne à l’âge de 26,5 ans. Elles sont mères de leur premier enfant à 24 ans en moyenne cette année-là, Elles le sont près de cinq ans plus tard aujourd’hui
En 2016, e, Italie, l’âge de la mère à la naissance du premier enfant dépasse la barre des 30 ans en Italie (31 ans) – comme en Espagne et en Grèce – et plus de 7 % des premiers nés ont une mère quadragénaire. À l’inverse, en Lettonie, en Bulgarie ou en Roumanie, les jeunes mamans affichent 26 ans en moyenne. Contre 29 ans pour l’ensemble de l’Union européenne.
Enfin, les familles nombreuses deviennent l’exception. La venue au monde d’un «petit troisième» ne représente plus que 12 % du total des naissances, soit une sur huit. Un faible pourcentage qui explique aussi l’incapacité de l’Europe à atteindre le taux de renouvellement des générations. La France affiche, là encore, un pourcentage un peu supérieur avec près de 15 % de troisièmes enfants parmi les nouveau-nés de l’an passé.
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