Quelque 45 000 directrices et directeurs d’école sont « en première ligne » sur toutes les questions scolaires : de sécurité, de climat, de dynamique collective, de projet…
Dans un article ancien, j’avais évoqué l’importance de donner une autre gouvernance aux écoles en les dotant de vrais directeurs :
- Pour une conduite de projet plus efficace
- Pour un meilleur suivi des élèves
- Pour une meilleure communication avec les familles
- Pour une gestion plus efficace des moyens matériels
Cela suppose des rapprochements d’écoles, par fusion ou mise en réseau : Mais pourquoi un établissement scolaire du secondaire de 400 élèves bénéficierait-il d’une équipe de direction de 4 ou 5 personnes, quand 3 écoles primaires regroupant 400 élèves au total, n’ont quasiment aucune véritable direction ? Pourquoi ce qui existe dans les lycées et collèges serait impossible dans les écoles ?
Faut-il s’étonner alors du malaise des directeurs d’écoles primaires et maternelles dans l’exercice d’une mission pour lesquelles ils n’ont quasiment ni pouvoir, ni moyens. Mais faut-il s’étonner aussi des difficultés de l’enseignement primaire en France ? La disparition des emplois aidés qui cachait cette situation dans les plus grosses écoles est un heureux révélateur de cette situation.
Une récente mission parlementaire préconise de créer un statut de Directeur d’école. Elle recommande aussi d’alléger leurs tâches administratives, et de fusionner les écoles élémentaires et maternelles dans la seule école primaire. Un débat qui depuis les années 80, avec l’échec de la création des maitres directeurs, n’a jamais pu aboutir.
Comment renforcer la plus grande autonomie nécessaire des établissements pour tenir compte de la réalité des familles, des élèves, de l’environnement dans lequel ils fonctionnent, comment éviter que tout « soit décidé d’en haut », si ceux-ci n’ont pas de « vrai pilotage ? Comment promouvoir une évaluation « constructive », partagée, pour un vrai projet pédagogique, sans autorité dans l’établissement ?
L’augmentation des décharges d’enseignement seraient un « plus » mais sans véritablement changer la situation. La “professionnalisation” en créant un statut de directeur d’école est un passage obligé, avec un recrutement par concours, ou une validation des acquis de l’expérience” (VAE), ainsi qu’une formation initiale et continue “plus solide que l’actuelle”. Cela nécessite aussi une rémunération à la hauteur de ces nouvelles responsabilités : selon l’OCDE, un directeur d’école gagne 7 % de plus, seulement, que le salaire moyen d’un enseignant en France — soit le plus faible écart de tous ceux mesurés dans les pays de l’OCDE, où « l’avantage moyen » dépasse 40 %.
Peut-être faut-il regrouper, comme le proposent les auteures du rapport parlementaire, les écoles maternelles et élémentaires, pour ne conserver que les écoles primaires, avec l’idée de créer une “continuité” pour les élèves
La réflexion sur ce qui fait que d’autres systèmes sont plus performants ailleurs en Europe est urgente. Je suis convaincu qu’il existe une relation de cause à effet importante entre une direction de qualité et les résultats des élèves.
Sans doute il s’agit là d’une réforme profonde, dont les contours sont sans doute difficiles à préciser et encore plus à mettre en œuvre ; Pourquoi ne pas engager des expérimentations sur des modes de gouvernance nouveaux , dans un cadre contractuel avec les communes , dans un cadre inter établissement, avec la mise en place d’une vraie évaluation ? Une chose est sure, c’est la qualité de l’enseignement des écoles qui est en jeu !
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