Le rapport de la Commission nationale du débat public (CNDP), sur les Consultations citoyennes sur l’Europe, organisées en France entre avril et octobre vient d’être remis au gouvernement
1082 consultations citoyennes sur l’Europe ont été organisées dans toute la France entre le 17 avril et le 31 octobre 2018. Portées par des associations, des écoles, des institutions ou des particuliers, elles ont réuni près de 70 000 participants, invités à partager leurs points de vue sur les politiques européennes et leurs idées pour l’UE de demain, au travers de 1082 évènements.
De référendums en élections, de nombreux Européens expriment leurs espoirs mais aussi souvent leurs doutes, leurs interrogations, leur mécontentement sur le projet européen”, voire leur “indifférence». “Alors comment savoir ce que les Européens attendent, ce qu’ils proposent ? Quelle Europe voulons-nous collectivement ? Quelle est votre Europe ? C’est cette question qui était au cœur des consultations citoyennes sur l’Europe. C’est cette question qui a été posée 1100 fois à travers la France.
Chacune de ces rencontres a fait l’objet d’une restitution, publiée sur le site Quelleestvotreeurope et transmise à la Consultation nationale du débat public (CNDP).
“Ce qui nous a marqués, c’est d’abord les thème absents ou faibles”, a expliqué Chantal Jouanno, la présidente de la CNDP : Le thème de l’élargissement, qu’il soit géographique ou thématique, a été extrêmement rare dans ces consultations. En général on lui a préféré celui de l’approfondissement”, a-t-elle relevé. Le thème de l’euro a été lui aussi peu traité. “Et celui de l’immigration n’a pas monopolisé les débats, alors qu’on aurait pu le penser quand on lit la presse”.
A l’inverse, “l’environnement est apparu comme un thème majeur et qui pouvait être fédérateur pour l’Europe de demain. Quant à la citoyenneté, elle ne se définirait pas dans l’uniformité, mais bien dans la différence, donc de manière très positive”, a souligné la représentante de la CNDP.
Tous les thèmes ont néanmoins été abordés abordé : environnement et citoyenneté, mais aussi santé, agriculture, économie, social, éducation, recherche, culture, institutions, communication, défense et sécurité, Europe dans le monde, et avenir de l’Union.
D’une manière générale, si le besoin de “mieux connaître et comprendre ce que fait l’Europe” a été largement exprimé, “on pense l’Europe comme une solution aux problèmes nationaux, et pas comme la cause de ces différents problèmes”, note Chantal Jouanno. “L’échelle européenne est à leurs yeux celle à laquelle de nombreuses questions peuvent trouver des réponses, comme le changement climatique ou la transformation numérique.”
Un “rapport extrêmement riche en termes de propositions et pour les décideurs”.
Afin de respecter le calendrier de la démarche, les Consultations citoyennes, qui se sont tenues dans 26 Etats membres au total, feront l’objet d’un bilan des chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles mi-décembre
Ces Consultations citoyennes initiées par Emmanuel Macron en avril ont bien pris dans l’Hexagone et en Outre-mer, mais moins nombreuses dans certains pays ; la Hongrie s’est “contentée d’une poignée de débats institutionnels” et aucune rencontre citoyenne n’a même été organisée en Italie, où le gouvernement actuel a simplement produit un document de deux pages résumant ses propres vues sur l’Europe…
En revanche, dans les pays qui ont participé “à l’Est, la demande de convergence sociale commence à s’y exprimer fortement, parce qu’on donne la parole aux citoyens et notamment aux partenaires sociaux”.
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Télécharger rapport complet des consultations citoyennes sur l’Europe en France
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