La stratégie « Europe 2020 » vise la coordination des politiques économiques au sein de l’Union européenne sur une période de dix ans. Elle veut concilier l’amélioration des indicateurs de développement durable en matière de croissance, d’emploi et de protection de l’environnement tout en augmentant la compétitivité de l’Europe au niveau mondial.
Axée sur les investissements dans la recherche et l’innovation, la croissance verte ou encore l’éducation et l’emploi, la stratégie Europe 2020 identifie des objectifs quantifiés à l’échelle de l’Union européenne et entend créer une nouvelle forme de « gouvernance économique » pour mieux piloter la réalisation de ceux-ci. Ils sont ensuite articulés avec des objectifs nationaux découlant des ambitions fixées au niveau européen.
Adoptée le 17 juin 2010 par les États membres, cette stratégie succède à la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l’emploi qui avait été adoptée par le Conseil européen des 23 et 24 mars 2000, puis révisée à mi-parcours en 2005
Elle veut promouvoir une société et une économie accordant un rôle croissant au développement des connaissances. Sept questions prioritaires à l’horizon 2020 en matière d’éducation et de formation professionnelle font l’objet d’objectifs chiffrés , et que l’on retrouve dans France Portrait social 2018 de l’INSEE (P 214).
- Le développement de l’enseignement supérieur est l’un de ces « grands objectifs ». Ainsi, à l’horizon 2020, 40 % des personnes âgées de 30 à 34 ans devraient avoir terminé avec succès des études supérieures dans l’ensemble de l’Union. Cet objectif est quasiment atteint : en 2017, cette part se situe à 39,9 % dans l’UE. Comme la France, deux tiers des pays ont déjà atteint la cible. La France s’est cependant fixé un objectif plus ambitieux pour 2020 (50 %), qu’elle n’a pas encore atteint : en 2017, son taux est de 44,3% et ce dernier stagne depuis plusieurs années.
- Le deuxième « grand objectif » d’Europe 2020 concernant l’éducation est de faire passer la proportion de jeunes sortants précoces sous le seuil de 10 %. Les sortants précoces désignent les jeunes âgés de 18 à 24 ans qui ne possèdent pas de diplôme de l’enseignement secondaire de second cycle et qui ne sont ni en études, ni en formation. L’Union se rapproche progressivement de cet objectif : en 2017, cette proportion est de 10,6 % dans l’UE. Plus de quinze pays ont déjà atteint la cible, au premier rang desquels la Croatie, la Slovénie, la Pologne, l’Irlande et la Lituanie (moins de 6 %). En revanche, Malte, l’Espagne et la Roumanie en sont très éloignées (plus de 18 % de sortants précoces). En France, ce taux est de 8,9 %.
- Le troisième objectif concerne le développement de la formation tout au long de la vie. En 2020, au moins 15 % des adultes âgés de 25 à 64 ans devraient avoir suivi un cours ou une formation dans les quatre semaines précédant l’enquête, que ce soit dans un établissement d’enseignement ou en dehors de celui-ci (entreprises, collectivités territoriales, etc.). En 2017, cette proportion est de 10,9 % au sein de l’UE et s’élève à 18,7 % en France. Elle est supérieure à 25 % en Suède, Finlande et Danemark et, a contrario, inférieure à 3 % en Roumanie, Croatie et Bulgarie.
- Le quatrième objectif de l’UE est de ramener en dessous de 15 % en 2020 la proportion d’adolescents ayant de faibles compétences « de base » en lecture. Les compétences « de base » en lecture permettent de mettre en relation un texte simple avec des connaissances de la vie courante et sont considérées acquises lorsque le score aux tests de compréhension de l’écrit (Reading Literacy) du programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa), soumis à des jeunes de 15 ans, est d’au moins 407 points dans l’édition 2015 du test. En France, cette proportion est de 21,5 %en 2015. L’Irlande, l’Estonie, la Finlande, la Pologne et le Danemark remplissent cet objectif. Les marges de progrès sont particulièrement importantes pour la Bulgarie, la Roumanie, Chypre, Malte et la Slovaquie.
- À l’horizon 2020, l’enseignement pré élémentaire devrait être développé. Le cinquième objectif est que 95 % des enfants soient scolarisés de l’âge de 4 ans à celui de l’obligation scolaire. En France, ce sont aujourd’hui 100% des enfants qui sont dans ce cas. En 2016, l’objectif européen est déjà atteint par la moitié des pays. Les proportions les plus faibles s’observent en Croatie (75,1 %) et en Slovaquie (76,5 %).
- L’employabilité est un nouvel objectif assigné en 2012. L’UE vise, en 2020, un taux d’emploi de 82% des diplômés des enseignements supérieur ou secondaire dans les trois ans suivant l’obtention du diplôme. En 2017, treize pays ont déjà atteint la cible, notamment Malte, l’Allemagne et les Pays-Bas, où ce taux dépasse 90 %. La France occupe la vingt-troisième position avec une employabilité de 74,4 %.
- Enfin, le septième objectif, sur la mobilité des étudiants entre pays de l’UE, n’est pas encore mesurable.
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