Ou les jeunes vont-ils étudier après le baccalauréat : sur place ou dans d’autres académies ?

À l’entrée dans l’enseignement supérieur, 6 bacheliers sur 10 choisissent une formation dans une autre zone d’emploi que celle où ils étudiaient en terminale. Cette mobilité dépend de la diversité de l’offre locale de formation. Elle varie aussi selon l’origine sociale des jeunes, selon l’INSEE.

Les changements d’académie à l’entrée dans l’enseignement supérieur sont en revanche moins fréquents : ils concernent seulement 2 bacheliers sur 10 et dans un peu plus de la moitié des cas, ils s’accompagnent d’un déménagement. Ces mobilités concernent principalement des académies limitrophes.

En France, en 2015, 95 % des bacheliers diplômés d’un baccalauréat général poursuivent leurs études dans le supérieur, contre 81 % des bacheliers technologiques et 37 % des bacheliers professionnels. La moitié des étudiants s’orientent vers les formations universitaires (hors IUT). 1 sur 4 choisit plutôt une formation en STS ; les autres optent pour une formation en IUT, en CPGE ou en école d’ingénieurs.

 Par construction, les jeunes issus d’un territoire n’offrant pas d’établissement du supérieur sont contraints de se déplacer, au sein de l’académie (pour 56 % d’entre eux), ou dans une autre académie (44 %). La moitié d’entre eux déménage pour suivre ses études, l’autre moitié effectue des navettes quotidiennes entre son domicile et son lieu d’étude.

Au contraire, 8 bacheliers originaires d’un grand pôle universitaire sur 10 restent dans leur zone d’emploi d’origine. Les mobilités sont un peu plus souvent associées à une sortie d’académie et à des déménagements.

En plus des mobilités, l’offre locale impacte l’orientation des bacheliers : ceux qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas se déplacer s’orientent de facto vers les formations proposées sur leur territoire. Ainsi, les jeunes issus d’un territoire offrant uniquement des formations de proximité s’orientent un peu plus vers les IUT et les STS. À l’inverse, ceux originaires d’un territoire sans formation sont contraints à une mobilité, mais sont moins influencés dans leur orientation.

les jeunes d’origine sociale très favorisée sont surreprésentés dans les filières les plus sélectives (CPGE et écoles d’ingénieurs ou santé à l’université). Cela s’explique en partie, car ils sont surreprésentés dans les baccalauréats généraux (notamment scientifiques) qui mènent le plus souvent à ces filières.

À l’inverse, les bacheliers d’origine défavorisée choisissent plus souvent une STS. Quand les jeunes d’origine défavorisée résident loin des grands pôles universitaires, des contraintes financières plus fortes sont susceptibles de peser sur les choix, soit en matière de cursus accessibles à proximité, soit à l’extrême en conduisant l’étudiant à renoncer à poursuivre ses études supérieures.

Les différences selon l’origine sociale sont les plus fortes pour les mobilités de plus longue distance avec changement d’académie, qui nécessitent dans 6 cas sur 10 un déménagement. Ainsi, 19 % des néo-bacheliers d’origine sociale défavorisée poursuivent leurs études en dehors de leur académie d’origine, contre 26 % parmi les jeunes d’origine sociale très favorisée

Les mobilités entre académies concernent dans leur très grande majorité des académies limitrophes : parmi les 6 plus importants flux au niveau national, 5 concernent des échanges entre académies d’Île-de-France et en premier lieu des académies de banlieue (Versailles, Créteil) vers Paris. En province, les principales mobilités à l’entrée de l’enseignement supérieur concernent les étudiants grenoblois vers Lyon, niçois vers Aix-Marseille, rennais vers Nantes, bordelais et montpelliérains vers Toulouse.

 Les néo-bacheliers restent davantage étudier dans leur zone d’emploi d’origine dans les académies de Rouen et Lyon : ils sont 60 % dans l’académie de Rouen et 66 % dans celle de Lyon, contre 44 % au niveau national. Les faibles mobilités s’expliquent en grande partie par la présence de deux centres universitaires importants situés sur des zones dont sont originaires une grande partie des bacheliers. Dans l’académie de Rouen, en plus du pôle académique situé à Rouen, le pôle secondaire du Havre propose également un large panel de formations universitaires ; au total, 70 % des bacheliers sont originaires d’une de ces deux zones. Ce constat est important au moment où certains parlent de fusion des universités et des académies.

La plupart des néo-bacheliers des académies de Lille, Strasbourg, Nancy-Metz et Rennes poursuivent leurs études dans leur académie : environ 90 % d’entre eux et jusqu’à 96 % dans l’académie de Lille (contre 80 % au niveau national). Ces académies sont excentrées, ce qui limite les départs. Ces néo-bacheliers sont particulièrement mobiles dans leur académie pour accéder à l’enseignement supérieur : entre 40 % et 50 % changent de zone d’emploi.

Sommaire de  la note aller étudier ailleurs après le Bac

  1. Une offre de formation supérieure riche, mais relativement concentrée dans le pays
  2. 6 bacheliers sur 10 étudient dans une autre zone d’emploi
  3. Les jeunes d’origine défavorisée sont moins mobiles
  4. Des mobilités entre académies souvent orientées vers le grand pôle régional
  5. Dans les académies de Rouen et Lyon, les néo-bacheliers sont peu mobiles
  6. Des mobilités importantes à l’intérieur des académies de Lille, Strasbourg, Nancy-Metz et Rennes
  7. À Grenoble et Limoges, les mobilités en dehors de l’académie sont privilégiées
  8. Des flux importants de néo-bacheliers entre les académies d’Île-de-France
  9. Selon les DOM, les étudiants sont plus ou moins mobiles
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