La mondialisation est au cœur de bien des débats publics. J’avais évoqué cette question ici à travers la présentation que j’en avais faite à l’Université populaire il y a quelques mois.
L’INSEE vient au travers de quelques questions d’en faire une présentation synthétique qui renvoie à certaines de ses publications.
Le terme mondialisation (“globalization” en anglais) désigne une interconnexion croissante à l’échelle mondiale : les personnes, les institutions, les lieux et, plus généralement, les sociétés sont de plus en plus reliés par-delà les frontières nationales, du fait de l’accroissement des mouvements de capitaux financiers et de biens et services mais aussi de l’augmentation des flux de personnes et de leurs savoirs.
1. Observe-t-on un accroissement du commerce mondial ?
De 1980 à 2017, le volume du commerce mondial a été multiplié par 6,8, tandis que le volume du PIB mondial a été multiplié par 3,5.
Depuis le milieu des années 1980 jusqu’à la crise financière de 2008, le taux de croissance du commerce mondial est systématiquement supérieur au taux de croissance du PIB mondial. Le commerce mondial se replie fortement en cas de crise, sa décélération est même plus rapide que celle du PIB mondial. Depuis 2011, les taux de croissance du commerce mondial et du PIB mondial sont quasiment identiques; la mondialisation semble avoir atteint un palier.
Les échanges mondiaux, qu’ils soient vus du côté des importations ou des exportations, s’opèrent surtout entre 3 pôles principaux : l’Europe (pour l’essentiel l’Union Européenne), la zone asiatique et l’Amérique du Nord. L’Asie montre un excédent des exportations sur les importations tandis que l’inverse se produit pour l’Amérique du Nord. L’Europe, dans son ensemble, ne connaît pas un déséquilibre aussi marqué que les deux autres pôles.
2. Qu’en est-il du commerce extérieur français ?
Les importations représentaient 13,5 % de la demande intérieure début 1949 contre 31,9 % aujourd’hui. Sur la même période, les exportations sont passées de 14,6 % du PIB français à 30,8 %.
La partie de la demande intérieure satisfaite par les importations est la plus importante pour les secteurs de l’industrie et de la construction, suivis par ceux de l’agriculture, sylviculture, pêche et enfin des services marchands. Entre le milieu des années 1980 et 2010, cette part a le plus augmenté dans les secteurs de l’industrie puisqu’elle a été multipliée par 5,6, suivie par les services marchands dont la part a été multipliée par 2,5 tandis que dans le secteur de l’agriculture, sylviculture, pêche, cette part a été multipliée par 1,4.
Les exportations concernent en premier lieu les secteurs de l’industrie et de la construction, suivis par ceux de l’agriculture et des services marchands. La part exportée de la production a le plus augmenté dans l’agriculture, sylviculture, pêche (où elle a été multipliée par près de 6) suivie par l’industrie où la part exportée de la production a été multipliée par presque 5 tandis que ce même ratio a été multiplié par 2 dans les services principalement marchands.
3. Quel développement pour les firmes multinationales sur le marché français ?
Entre 1993 et 2015, la part de la valeur ajoutée nationale réalisée par les entreprises françaises sous contrôle d’une firme multinationale étrangère a tout d’abord crû de 9,3 % à 16,8 % de 1993 à 2013, avant de stagner (16,5 % en 2015) par la suite. En ce qui concerne la part des emplois, elle a d’abord augmenté fortement entre 1993 (9,5 %) et 2003 (14,0 %) avant de diminuer à 11,2 % en 2015.
4. Quel développement pour les firmes multinationales françaises sur le marché étranger ?
Entre 2009 et 2015, le chiffre d’affaires des entreprises étrangères sous contrôle d’une firme multinationale française est passé de 1000 à 1 450 milliards d’euros. Dans le même temps, le nombre d’emplois dans ces filiales étrangères est passé de 4,7 à 5,5 millions de personnes tandis que le nombre de filiales a augmenté de 32 800 à 36 800.
Pour en savoir plus : note mondialisation
L’économie française – Comptes et dossiers – Édition 2018
Les entreprises en France 2018 : mondialisation, compétitivité et innovation
Balance commerciale des pays de l’Union Européenne
Les firmes multinationales françaises en 2015 : 5,5 millions de salariés employés hors de France
Pourquoi les exportateurs français ont-ils perdu des parts de marché ? (décembre 2016)
Externalisations, délocalisations et sous-traitance en 2012
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