Une organisation de nos territoires profondément remise en cause ?

L’actualité récente a placé sur le devant la question des différences des territoires, entre les espaces métropolitains et les espaces périphériques. Pour Une réorganisation nécessaire , il faut d’abord bien comprendre cette transformation.

 Loin de se réduire à un tel affrontement, les tensions territoriales actuelles s’apparentent davantage à des luttes pour l’accès aux ressources des territoires. L’explosion de la mobilité quotidienne des ménages traduit une formidable dilatation de l’emprise spatiale des individus, qui vivent de plus en plus souvent à cheval sur plusieurs territoires. Elle est liée à la fois à la métropolisation des emplois et à la périurbanisation de l’habitat. Mais les coûts directs et indirects de ce modèle d’organisation spatiale sont cependant nombreux et élevés, en particulier pour les ménages modestes et moyens.

Terranova a publié le texte de la conférence prononcée par Thierry Pech, directeur général de Terra Nova,  en ouverture du cycle de l’Institut des hautes études de développement et d’aménagement des territoires en Europe (IHEDATE) consacré aux « Géographies de l’argent ».

Dans un autre registre Éric Charmes, publie « La revanche des villages. Essai sur la France périurbaine » La République des idées / Seuil. Paris. L’opposition entre villes et campagnes est pour lui, dépassée. Attirés par le rêve de « la ville à la campagne », les périurbains représentent aujourd’hui un quart de la population française. Dans certaines villes, ils sont même devenus majoritaires.

Cette révolution silencieuse transforme les paysages des campagnes, avec leur cortège de pavillons, de centres commerciaux et de zones d’activité́. Elle bouleverse aussi la géographie sociale de la France : bien souvent, les classes populaires résident dans le centre, alors que les classes moyennes se retrouvent dans les couronnes périurbaines, où elles bénéficient des avantages de la ville et de la campagne. Après avoir été́ victimes de l’exode rural, les villages ont pris leur revanche.

Revue de presse

Éric Charmes : « L’embourgeoisement touche aussi les campagnes périurbaines  » , Entretien du Monde avec Eric Charmes, 11 janvier 2019.
Éric Charmes : « Aller habiter un village à la campagne n’est pas nécessairement une marque de relégation sociale » , Entretien de Libération avec Eric Charmes, 11 janvier 2019.

Au contraire , Les villes, sont elles  des créatures qui cannibalisent les campagnes   . Des chercheurs de l’Université Linköping, en Suède, remettent en question une théorie importante sur les dynamiques auto-référentielles de la croissance des villes. Leurs travaux, publiés dans Science Advances, montrent que les grandes agglomérations s’accaparent les ressources des campagnes pour alimenter leur croissance. Cette consommation des ressources extérieures vient ainsi élargir le fossé entre les milieux urbains et ruraux en matière de prospérité économique et d’opportunités pour les individus.

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2 Commentaires

    • jean-pierre martin sur février 8, 2019 à 3:03 pm
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    Les habitants des campagnes depuis des générations (voire depuis toujours) sont abandonnés ; les bâtiments sont délabrés, ruinés, , il ‘y pas de travail , pas d’activité, pas d’argent ; les fonds européens sont mal répartis ou peu employés.. il ne s’agit plus de considérer les urbains qui vont vivre à la campagne , ni de faire des plans irréels , mais de prendre en considération la pauvreté de nos campagnes.
    jp matin ,le 7 février 2019…

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