Avr 19

Petite enfance :   qui garde les enfants ?

L’Observatoire national de la petite enfance (Onape), dépendant de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), a publié son rapport annuel 2018, portant sur l’accueil des enfants de moins de six ans en 2017. Consolidant de multiples données, il comprend également cette année un zoom sur l’accueil des enfants en situation de handicap.

Si la fécondité a baissé pour la troisième année consécutive en 2017, portant le nombre de naissances à 770 000 et le nombre moyen d’enfants par femmes à 1,88, la France demeure le pays le plus fécond d’Europe, comptant 4,6 millions d’enfants de moins de six ans et 2,2 millions d’enfants de moins de trois ans.

  La baisse du nombre d’enfants de moins de 6 ans amorcée en 2012 se poursuit. De même, le nombre d’enfants de moins de 3 ans diminue depuis 2011. Entre le 1er janvier 2017 et le 1er janvier 2018, le nombre d’enfants âgés de moins de 6 ans a baissé de 78 000 (soit -1,5 %) et celui des moins de 3 ans de 50 000 (soit -2,1 %).

En 2017, près des deux tiers des familles avec au moins un enfant de moins de 3 ans sont des couples avec deux actifs (en emploi ou au chômage) ou des familles monoparentales avec un parent actif. et 58 % de ces enfants de moins de trois ans font l’objet d’un accueil en dehors de leur entourage familial immédiat :

– 33,4 % auprès d’assistantes maternels : 304 800 assistant(e)s maternel(le)s employé(e)s directement par des parents sont en exercice en 2016. on estime à 967 700 le nombre de places disponibles (France entière) pour les enfants de moins de 6 ans auprès de ces assistant(e)s maternel(le)s directement employé(e)s par des particuliers.

– 18,5 % en crèche ou Etablissement d’Accueil du Jeune Enfant (EAJE). 12 200 établissements d’accueil du jeune enfant bénéficient de la prestation de service unique (Psu)

– 4,1 % en école pré-élémentaire ; 12 % des enfants de 2 ans sont scolarisés à la rentrée 2017 .Sur une longue période, le taux de scolarisation des enfants de 2 ans est orienté à la baisse : de 35 % au début des années 2000 à 12 % en 2011, il s’est stabilisé depuis et oscille autour de 12 %.

Si l’ONAPE retient que « 79 % des familles obtiennent le mode de garde souhaité initialement », dans le détail, le rapport indique que 59 % des familles qui désiraient confier leurs enfants à une crèche n’ont pas obtenu de réponse positive à leur demande, semblant indiquer une faiblesse de l’offre par rapport à la demande.

Pour les assistantes maternels, le taux de réponse positive, évalué à 74 % par l’ONAPE est plus satisfaisant, mais ce chiffre montre malgré tout que plus d’un parent sur quatre souhaitant recourir à ce mode de garde d’y parvient pas.

L’accueil familial contraint est donc une réalité non négligeable, à mettre en rapport avec la diminution paradoxale du recours au congé parental, malgré les mesures supposément incitatives qui avaient été mises en place en 2015. 279 200 familles y ont recouru en 2017, soit 32 % de moins qu’en 2016.

Le rapport confirme la fragilité particulière des familles monoparentales, au sein desquelles un enfant sur deux vit sous le seuil de pauvreté… Une proportion à ramener à un sur cinq pour les enfants vivant entourés de leurs deux parents, ce qui est le cas de 86% des moins de six ans.

Concernant le handicap, le rapport souligne des progrès, indiquant que 34 700 enfants de moins de 6 ans bénéficient de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), soit 136 % de plus qu’en 2002. L’ONAPE confirme cependant les difficultés auxquelles les parents sont confrontés, notamment dans leur parcours professionnel.

Seules 39% des mères d’au moins deux enfants, dont l’un est bénéficiaire de l’AEEH et a moins de six ans sont en situation d’activité. Alors que c’est le cas de 56% des mères de deux enfants ou plus

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