Chaque année, un peu moins de 3 000 enfants meurent en France avant d’avoir atteint leur premier anniversaire, rapporte le centre d’observation de la société. En 2018, le taux dit de mortalité infantile était de 3,7 décès pour 1 000 naissances vivantes. Depuis 15 ans, ce taux ne diminue plus, comme si un plancher était atteint.
Au milieu du XVIIIe siècle rappelle l’Ined, un nouveau-né sur trois mourrait avant un an de vie. A l’âge de dix ans, la moitié des enfants étaient déjà décédés. L’espérance de vie atteignait alors 25 ans. On comptait autant de naissances qu’aujourd’hui, avec une population deux fois moins importante.
Au début du XIXe siècle, des progrès rapides sont enregistrés, notamment du fait de la vaccination contre la variole. Le taux de mortalité infantile baisse de 300 à moins de 200 pour 1 000. Il va chuter ensuite de manière quasiment continue tout au long du XIXe, du fait de la vaccination mais aussi de l’amélioration générale des conditions de vie (hygiène, alimentation, logement, etc.) et du développement des services de santé. Les politiques de santé ont pesé dans ce sens, notamment avec la mise en place en 1945 des services de protection maternelle et infantile. Ce mouvement s’est poursuivi jusqu’au début des années 2000.
La mortalité infantile est surtout constituée de décès de nouveau-nés : la moitié ont lieu dans la première semaine qui suit la naissance. C’est cette mortalité dite « néo-natale », des premiers jours de la vie, qui ne diminue plus guère aujourd’hui. En France, des écarts importants persistent selon les territoires : le taux de mortalité infantile atteint huit enfants pour 1 000 dans les départements d’outre-mer contre 2,8 dans la région Pays de la Loire.
Notre pays est plutôt mal classé si on se compare aux autres pays riches d’Europe. Cette situation s’explique pour une petite partie par la mortalité infantile des départements d’outre-mer, mais certains pays du nord de l’Europe (Suède, Norvège et Finlande) ont réalisé des progrès importants et montrent que l’on peut approcher un taux de deux enfants pour 1 000, en réduisant notamment les inégalités sociales d’accès aux soins.
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