Actant l’échec des partis à s’entendre pour former un nouveau gouvernement, le Premier ministre Pedro Sánchez a annoncé que les Espagnols retourneraient aux urnes le 10 novembre. Il s’agira du quatrième scrutin législatif organisé depuis quatre ans dans le pays, marqué depuis 2015 par la fin du bipartisme et l’instabilité politique.
Près de cinq mois après le scrutin d’avril qui avait été remporté par le président du Conseil sortant, Pedro Sánchez , la situation est au point mort faute d’une majorité et l’Espagne s’apprête à retourner à la case départ
Ces quatrièmes élections législatives en 4 ans sont le signe de la grave crise institutionnelle qui paralyse le pays depuis l’irruption de nouveaux partis sur l’échiquier politique il y a cinq ans : la gauche radicale Podemos, la formation libérale Ciudadanos, puis Vox à l’extrême droite
Les sondages prédisent un résultat proche de celui des élections d’avril dernier, mais l’abstention pourrait augmenter. Pedro Sanchez peut bénéficier d’un réflexe de vote utile, comme ce fut le cas pour le PP en 2016 avec l’idée que l’électorat pourrait être enclin à renforcer le parti le mieux placé pour gouverner. Mais Pedro Sanchez peut aussi apparaître comme le responsable du retour aux urnes par son « intransigeance »
Le contexte des élections présidentielles en Roumanie est différent. Le Parlement roumain a accordé sa confiance au gouvernement mené par le dirigeant du parti national libéral centriste, Ludovic Orban. Minoritaire, celui-ci reste cependant fragile. Sa nomination débloque néanmoins la situation à Bruxelles, en permettant enfin à la Roumanie de proposer un candidat à la Commission européenne.
Le PNL, jusqu’ici premier parti d’opposition, ne dispose que de 96 sièges au parlement, loin derrière les 201 sièges du PSD [Parti social-démocrate]et n’a pu obtenir la confiance que grâce au soutien de divers partis de droite et représentants des minorités, le soutien de quatre députés sociaux-démocrates et six députés du parti de centre gauche Pro Romania, auquel s’ajoute le boycotte de la réunion du Parlement par le reste de la gauche
C’est la fin à de longs mois d’instabilité, de trois années de cohabitation, entre un gouvernement dirigé par le Parti social-démocrate […] et Klaus Iohannis, un président libéral dans l’opposition.Une situation qui avait jeté massivement dans la rue les Roumains ulcérés des atteintes à l’Etat de droit
Si la formation du nouveau gouvernement roumain contribue à débloquer l’entrée en fonction de la nouvelle Commission européenne, ce nouvel exécutif ne dispose que d’ une majorité par défaut, et d’une perspective d’un an avant les prochaines élections législatives. Sa priorité est d’assurer l’indépendance réelle du système judiciaire, de rétablir la confiance de ses partenaires européens
L’élection présidentielle dimanche prochain peut apparaitre éclipser par ce contexte mais devrait favoriser la réélection du Président sortant, Klaus Iohannis, face à la Première ministre Viorica Dăncilă, fragilisée par la motion de censure qui vient de la renverser.
Retrouvez deux notes de la fondation Schuman sur l’élection présidentielle en Roumanie et les élections du parlement en Espagne
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