Notre système de santé est en grande difficulté et les décisions nécessaires qui doivent être prises ne le sont pas depuis trop longtemps.
Les dérives du fonctionnement des urgences qui a doublé le nombre d’accueils en vingt ans, en sont un bel exemple.
Il faut bien sûr des mesures d’urgence à court terme mais il faut aussi des mesures de long terme : le plan santé 2020 a engagé ce processus
On ne peut pas se plaindre de manquer de médecins, de faire venir des médecins de l’étranger, de multiplier les contrats de médecins intérimaires qui coûtent très cher à l’hôpital, et ne pas prendre des mesures pour corriger les erreurs qui font qu’aujourd’hui on forme moins de médecins qu’ il y a 50 ans !
Et ce d’autant plus que les besoins augmentent avec le vieillissement de la population par exemple, mais aussi avec les conditions de travail légitimement souhaitées par les jeunes médecins (réduction du temps de travail, désir de temps partiel, …) et alors que le manque de spécialistes, la quasi-disparition de la médecine du travail préventive ou de la médecine scolaire…. Sont problématiques.
La réforme du numerus clausus va dans le bon sens en diversifiant les parcours de formation mais il doit aussi se traduire par une augmentation du nombre de médecins formés ce qui suppose d’augmenter en les diversifiant, les lieux de stage, d’augmenter les moyens de formation des facultés de médecine.
C’est particulièrement vrai pour notre région qui doit pouvoir former plus de médecins ; Même si on sait que les effets se feront sentir dans une dizaine d’années, ne pas le faire aujourd’hui laissera une situation aggravée dans 10 ans.
En mai 1998, il y a 20 ans (!), le journal Paris Normandie titrait « La Haute Normandie malade de médecins ». Il écrivait en introduction : « Dans l’Eure comme en Seine Maritime il manque 20% de généralistes et de spécialistes »….
L’exemple de la création du département de formation des dentistes à la faculté de médecine de Rouen est caricatural, comme je l’écrivais déjà en 2011 .
Nous restons la seule région de France sans formation complète de dentistes. On en parlait déjà en 2007 ; 12 ans après toujours pas de création ! On a certes créé des fauteuils et c’est très bien, pour accueillir des stagiaires de cinquième et sixième année mais toujours pas de formation complète !
L’État l’avait promis, en 2007, dans le contrat de plan 2007-2013 , ou on peut lire : « la volonté de l’Etat est affirmée de parvenir à ouvrir, dans un délai de 4 ans, un département d’odontologie à l’UFR de Médecine et Pharmacie de Rouen. »
Puis dans le contrat Etat-Région de 2015-2020 (p46), on lit « Création d’un département d’odontologie : aménagement de locaux universitaires » (site Martainville)
Au moment où s’amorce la réflexion sur le prochain contrat de plan, la région et ses habitants ne peuvent pas simplement se contenter d’une nouvelle promesse, d’une nouvelle inscription
L’augmentation du nombre de médecins formés en région, la création d’une formation complète de dentistes en région doivent être maintenant décidées : c’est une urgence pour l’avenir ! c’est aussi la crédibilité de la parole de l’Etat qui est en jeu !
Commentaires récents