Enfin on avance vers une filière européenne des batteries électriques pour l’automobile !

Créer une filière européenne pour les véhicules électriques, tel est l’objectif du projet “d’Airbus des batteries”. Ce projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) concerne l’Allemagne, la Belgique, la Finlande, la France, l’Italie, la Pologne et la Suède, vise à soutenir la recherche et l’innovation dans le secteur prioritaire européen commun des batteries.

 Les participants au projet et leurs partenaires privilégieront quatre domaines :

(1)  les matières premières et les matériaux avancés : le projet entend développer des processus innovants durables qui permettent l’extraction, la concentration, le raffinage et la purification des minerais afin de générer des matières premières de grande pureté. En ce qui concerne les matériaux avancés (comme les cathodes, les anodes et les électrolytes), le projet vise à améliorer les matériaux existants ou à en créer de nouveaux, qui seront utilisés dans des cellules de batteries innovantes ;

(2)  les cellules et les modules : le projet entend développer des cellules et des modules innovants conçus pour répondre aux critères de sécurité et de performance exigés pour les applications automobiles et non automobiles (stockage fixe de l’énergie, machines-outils, etc.);

(3)  les systèmes de batteries : le projet entend développer des systèmes de batteries innovants incluant des logiciels et des algorithmes de gestion des batteries ainsi que des méthodes de vérification innovantes ;

(4)  la réaffectation, le recyclage et le raffinage : le projet entend élaborer des processus sûrs et innovants pour la collecte, le démantèlement, la réaffectation, le recyclage et le raffinage des matériaux recyclés.

  Plus concrètement, il s’agit de “sécuriser l’approvisionnement en batteries lithium-ion liquides, marché dont la demande devrait exploser dans les années à venir, puis de préparer le terrain pour les batteries à électrolyte solide, qui doivent être encore plus performantes”.

 Pour ce faire, dix-sept entreprises européennes de toutes tailles vont bénéficier d’aides publiques afin de développer la filière.  Certaines de ces entreprises sont présentes dans plusieurs États membres. Les participants directs collaboreront étroitement les uns avec les autres et avec plus de 70 partenaires externes, comme des PME et des organismes publics de recherche de toute l’Europe

La Commission européenne vient d’autoriser ces sept États membres à leur apporter une aide publique de 3,2 milliards d’euros

Ce projet longtemps attendu pour tenter de rattraper une partie du retard sur la Chine et l’Asie, qui dominent très largement ce marché encore émergent, vient donc de franchir une étape importante.

Parmi les sociétés impliquées dans le projet figurent les deux groupes français PSA et Saft, le constructeur allemand BMW, les groupes de chimie BASF et Solvay, ainsi que le spécialiste belge de production de métaux Umicore

L’Allemagne a prévu de leur octroyer 1,25 milliard d’euros. Viennent ensuite la France (960 millions), l’Italie (570 millions), la Pologne (240 millions), la Belgique (80 millions), la Suède (50 millions) et la Finlande (30 millions).

Cette aide doit par ailleurs s’accompagner de cinq milliards d’euros supplémentaires apportés par les industriels du consortium, soit au total plus de huit milliards d’euros investis dans les prochaines années

 Le défi est de taille étant donné qu’actuellement 97 % des cellules composant les batteries lithium-ion des véhicules électriques sont fabriquées en Chine. En comparaison, l’Europe représente actuellement 1% de la production mondiale

Les grands fabricants chinois, mais aussi japonais ou sud-coréens, prospèrent “grâce au savoir-faire qu’ils ont acquis pour la plupart dans l’électronique grand public

La nécessité d’augmenter la production de batteries se fait donc pressante sur le Vieux Continent sinon l’Europe risque une désindustrialisation massive de son secteur automobile

L’initiative européenne devrait ainsi permettre de créer de nouveaux emplois dans le secteur automobile.

 En France, une première usine pilote devrait voir le jour à partir de 2020 dans la commune de Nersac, non loin d’Angoulême en Nouvelle-Aquitaine. En Allemagne, le choix semble d’ores et déjà s’être porté selon les médias locaux sur une usine Opel de production de moteurs située à Kaiserslautern

 En regroupant 17 entreprises ce projet peut néanmoins très vite rencontrer un problème de gouvernance sur lequel il faudra être vigilant, sans compter que le retard est réel et peut peser lourd dans la mise en œuvre

retrouvez le communiqué commision européenne

Partagez cet article :

2 Commentaires

    • Delestre André sur décembre 16, 2019 à 12:09 pm
    • Répondre

    L’usine Johnson Control, ex Baroclem, localisée à Grand-Quevilly a fermé et supprimé 280 emplois pour s’implanter vers la Pologne et l’Espagne. Leader mondial de la batterie, les actionnaires du groupe Varta ont fait un choix financier au détriment des savoirs faire et des outils performants. Les syndicats ont vainement attiré l’attention des élus, dont le député de la circonscription. Seule recommandation: négocié au mieux vos départs. Il en a été de même pour l’usine Transformateur SA de Petit-Quevilly avec plus de 300 emplois. Les actionnaires de Schneider Electric ont délocalisé là ou la main d’oeuvre aussi qualifiée est moins chère. A plusieurs reprises, en particulier lors de la signature de l’accord COP21 de Rouen, mes amis et moi-même, nous nous sommes fait sèchement retoqué par F. Sanchez sur le maintien et le soutien au renouveau d’une politique industrielle sur l’axe Seine autour de la transition énergétique. Stockage de l’électricité et transformation en sont au cœur. Le tourisme et le tertiaire ne peuvent être le seul horizon économique. Et quelle politique européenne pour l’industrie, c’est valable aussi pour le transport, basée sur le dumping social, la déréglementation, la dérégulation?

    1. Je ne peux que dire que tu as raison André ! Nous avons un impératif besoin de développement industriel : notre région à des atouts sur lesquels nous devons nous appuyer ; nous devons aussi nous appuyer sur notre industrie automobile à condition que nous sachions anticiper les mutations qu’elle connaît déjà comme Je l’ avais évoqué dans un billet précédent et comme l’évoque ce billet

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.