Jan 31

Nouvelles technologies information : l’accès se généralise, l’usage plafonne, les inégalités demeurent

Les Français sont entrés dans l’ère des technologies de l’information et de la communication il y a 20 ans. Aujourd’hui, 95 % des plus de 12 ans sont équipés d’un téléphone mobile selon le Crédoc (données 2018), contre 11 % en 1998, rapporte le centre d’observation de la société.

76 % disposent d’un ordinateur et 86 % d’un accès à Internet fixe, contre respectivement 23 % et 4 % en 1998. La France est l’un des pays les mieux équipés au monde. On assiste toutefois aujourd’hui à un plafonnement. L’observation des données permet de dresser de dégager quatre grandes tendances.

1- La fin annoncée du téléphone fixe

La vidéo et la musique en ligne sont en train de faire disparaître progressivement des salons les lecteurs DVD et CD. C’est aussi le cas du téléphone fixe.   Il est remonté du fait de l’essor de la téléphonie via Internet (les « box ») jusqu’au milieu des années 2010

2- Tous équipés de téléphones mobiles, de moins en moins d’ordinateurs

Le téléphone mobile équipe la quasi-totalité de la population (95 %). Comme la télévision et le téléphone hier, les nouvelles technologies transforment les usages, de l’écoute de la musique aux achats, en passant par l’accès à l’information ou aux jeux.

L’équipement en ordinateur (76 %) a perdu cinq points depuis 2013. L’ordinateur classique est de moins en moins utile pour l’usage le plus commun qui en est fait à la maison, la communication.   A l’avenir, il est probable que l’équipement en ordinateur domestique restera pour l’essentiel destiné aux jeunes dans le cadre de leurs études ou pour jouer, ainsi qu’à un usage professionnel pour les cadres. Aujourd’hui, 90 % des cadres sont équipés contre 70 % des ouvriers chez qui le taux a perdu 13 points depuis 2015.

3- Les inégalités d’accès se réduisent, mais les exclus du numérique demeurent

La principale fracture face au numérique reste l’âge mais elle s’amenuise vite, les plus âgés s’équipant progressivement. 81 % des 60-69 ans se connectent à Internet, quatre fois plus qu’en 2006. Les inégalités d’accès diminuent aussi entre catégories sociales : les ouvriers sont quasiment autant connectés à Internet que les cadres (96 % contre 99 %). Le niveau de vie n’est plus, lui non plus, un clivage majeur.

En attendant, les oubliés du numérique restent nombreux. 12 % de la population ne se connecte jamais à Internet, soit environ 5,7 millions de personnes. En dépit des progrès, les plus âgés en demeurent éloignés : 42 % des plus de 70 ans et 45 % des personnes non diplômées ne sont pas connectés à Internet. Comme pour le livre ou la télévision, c’est de plus en plus l’usage qui sépare les populations. 40 % de la population (81 % des plus de 70 ans) n’utilisent pas les réseaux sociaux virtuels (Facebook, Twitter, etc.). Un tiers de la population n’a jamais effectué de démarche administrative en ligne. C’est le cas de 70 % des non-diplômés contre 10 % seulement des diplômés du supérieur. La large diffusion de nouvelles pratiques rend l’intensité de l’exclusion d’autant plus forte.

4- Les limites du « Net » sont-elles pour bientôt ?

Plusieurs éléments laissent à penser que l’Internet commence à atteindre ses limites. Premièrement, la part de personnes qui se connecte à l’Internet plafonne depuis quatre années autour de 90 %.  Une partie de la population, des plus jeunes et des plus âgés en particulier, n’a pas besoin d’être connectée. Une partie le souhaiterait mais n’en a pas les moyens ou ne sait pas comment s’y prendre. Avons-nous atteint un maximum ?

Il en est de même pour les pratiques. En 2019, la part des personnes qui ont participé à un réseau social (60 %) est au même niveau qu’en 2017. En 2018, la proportion de ceux qui avaient effectué des démarches administratives en ligne avait plafonné.   La complexité de l’usage et les problèmes de confidentialité posent des difficultés à une partie des utilisateurs. Le pourcentage de ceux qui ont effectué des achats en ligne augmente moins vite qu’auparavant. Il n’a progressé que de 60 % à 63 % entre 2016 et 2019. Difficile de savoir où se situent les frontières du commerce à distance et dans quelle mesure nous avons besoin et envie de voir physiquement les objets, mais aussi celui ou celle qui les vend.

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