Le Covid a malheureusement amplifié le constat que les déserts médicaux ou les difficultés que l’on rencontre pour obtenir des rendez-vous médicaux, nous ont conduit à poser depuis plusieurs années : on manque de médecins, on ne forme pas de dentiste en Normandie !…. et cela va empirer avec les départs à la retraite.
Les palliatifs ne manquent pas : faire venir des médecins de l’étranger, multiplier les appels aux intérimaires dans les hôpitaux, développer des aides financières à l’installation mais malheureusement répartir la pénurie n’est pas une réponse durable.
La réponse à ces besoins de formation est toujours la même : il faut 15 ans pour former un médecin ! Certes mais quand ça fait 20 ans que la question se pose et, si la décision avait été prise en leur temps, on ne serait pas dans cette situation aujourd’hui !
La suppression du numerus clausus a été un espoir, un premier pas, qui se traduit aujourd’hui plus par une diversification des parcours de formation que par une augmentation du nombre de médecins formés
On avance souvent les difficultés à augmenter le nombre de stages hospitaliers, le manque de formateurs ou de locaux … : Autant d’obstacles à surmonter mais pas insurmontables.
Pour les formations dentaires, la situation est pire encore : nous n’en avons pas dans notre région ! Résultats: les jeunes partent de notre région pour se former et bien peu reviennent. Plus de 50 jeunes de notre région sont admis à poursuivre une formation dentaire en fin de première année mais dans une autre région.
Une seule comparaison : En Bretagne, il y a trois facultés dentaires : Brest Rennes et Nantes (que je mets en Bretagne) et, en Normandie, pour le même nombre d’habitants, c’est 0 ! Les stages de cinquième et sixième année, mis en place à Rouen, Caen et Le Havre, ont été un progrès, mais ne constituent pas une réponse suffisante à ce qui est indispensable : un cursus complet de formation dentaire pour fixer les jeunes avant qu’ils ne partent.
Le nombre d’étudiants autorisés à poursuivre en deuxième ou troisième année leurs études en médecine est le double en Bretagne de celui en Normandie : pourquoi une telle inégalité ?
Le contrat de plan Etat région 2014 2020, qui arrive à son terme n’a pas mis en œuvre ce qui était prévu à la page 46 : la « Création d’un département d’odontologie : aménagement de locaux universitaires (Martainville) », avec 1 million d’euros de prévu pour l’accueil dans les bâtiments de la faculté de Médecine Pharmacie
Le contrat de plan 2007-2014 évoquait déjà ce besoin…. Mais toujours rien et cette absence n’apparaît pas comme une occasion de mobilisation de tous les responsables publics.
– Accroître le nombre de jeunes qui entrent en formation pour être médecin, de 50 % en cinq ans dans notre région
– Créer un département dentaire à la faculté de médecine de Rouen pour engager dans la formation de dentiste une cinquantaine de jeunes
Voilà deux décisions concrètes, mais majeures pour la santé des Normands.
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