Le G20 à Osaka : un moment difficile pour les Européens, et un multiculturalisme en crise

Les sujets sensibles n’ont pas manqué pour le sommet du G20 à Osaka (Japon) : Guerre commerciale Etats-Unis/Chine, nucléaire iranien ou encore climat. Des dossiers pour lesquels les Européens ont tenté  de faire entendre et de défendre la voie du multilatéralisme.

Les récentes déclarations de Donald Trump, toujours aussi brutales n’ont pas faciliter les discussions ; L’Europe “nous traite pire que la Chine”, a-t-il déclaré. “Les nations européennes ont été créées pour tirer avantage des Etats-Unis. Leurs barrières commerciales sont pires que celles de la Chine”, a-t-il complété

Le président américain s’en est aussi attaqué spécifiquement à l’Allemagne, lui reprochant de bénéficier de la protection des Etats-Unis, tout en versant “des milliards de dollars” aux Russes pour leur énergie

 L’Iran et ses tensions, grandissantes ces derniers jours, avec les Etats-Unis ont encore accru les tensions. Dans ce contexte, les Européens cherchent à jouer l’apaisement ce qui les affaiblit.

Plus généralement, dans un monde où le bilatéralisme attire de plus en plus d’Etats, l’Union européenne entend de son côté, “aux côtés du Japon, du Canada, et, peut-être, du Mexique, […] renforcer le club des partisans du multilatéralisme », en particulier sur la question climatique.

  Emmanuel Macron a en effet “pressé tous les membres de soutenir l’accord de Paris de 2015 et d’accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre”. Le président français avait refusé par ailleurs “de signer un communiqué final trop timide sur ce point” .”Si on ne parle pas de l’accord de Paris [dont les Etats-Unis se sont retirés en 2017] et si pour se mettre d’accord dans une salle à vingt on n’est plus capables de défendre l’ambition climatique, ce sera sans la France”, a affirmé le chef de l’Etat .

En parallèle de l’agenda international, les dirigeants européens présents à Osaka et notamment Emmanuel Macron et Angela Merkel avaient l’obligation de profiter du sommet pour poursuivre leurs discussions concernant les nominations aux postes clés de l’UE (présidences de la Commission, du Conseil européen, du Parlement et de la Banque centrale ainsi que chef de la diplomatie).  Les pourparlers patinent entre les Etats membres ce qui affaiblit l’Europe dans une telle rencontre

 Les Etats-Unis ont tenté jusqu’au dernier moment d’infléchir les positions des autres Etats à propos des accords de Paris sur le climat en multipliant les rencontres     avec des dirigeants   comme Poutine, Bolsonaro et Erdogan.

 Finalement la casse est limitée ; Le texte final contient un appel à réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à maintenir les marchés ouverts. Sur le climat, la même configuration qu’à Buenos Aires a été adoptée : les 19 pays signataires de l’accord de Paris de 2015 ont reconfirmé qu’il était irréversible. Sans les Etats-Unis.

   « On a évité de reculer (…) mais nous devons aller beaucoup plus loin (…) et nous mettrons toute notre énergie pour aller plus loin », a déclaré M. Macron à l’issue du sommet du G20.

Cet accord a été conclu   après de longues négociations rendues difficiles par la tentative des Etats-Unis de bloquer une déclaration dans un format similaire à celui des G20 de Hambourg en 2017 et de Buenos Aires en 2018.   La   défection de grands pays émergents comme l’Arabie saoudite, le Brésil et la Turquie, qui envisageaient de s’aligner sur la position américaine, a été évitée de justesse.

Alors qu’il faudrait accélérer sur le climat, on en arrive à se réjouir de ne pas freiner !

 Le communiqué final

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