Les conditions de logement des personnes âgées sont marquées par d’importantes disparités sociales et territoriales. Une étude nationale publiée par le groupe Caisse des Dépôts et basée sur un recensement effectué en 2015, répertorie celles jouant un rôle positif dans leur maintien à domicile.
Les politiques publiques relatives à la perte d’autonomie des personnes âgées privilégient très largement le maintien à domicile le plus longtemps possible des personnes dépendantes. La prise en charge en établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad) ne doit intervenir que lorsque toutes les solutions alternatives ont été épuisées. Les souhaits des principaux intéressés vont également en ce sens. Ils vivent le fait de quitter leur logement comme un véritable déchirement.
Ce maintien à domicile dans la durée suppose cependant des conditions de logement adaptées, qu’il s’agisse des caractéristiques des logements (taille, confort, accessibilité…) ou de leur plus ou moins grande proximité géographique avec les services nécessaires aux personnes âgées (commerces, soins médicaux, aides à domicile, etc.). Ces conditions de logement, au sens large, jouent un rôle crucial, en particulier pour les personnes dépendantes.
PRÈS DES TROIS QUARTS DES PERSONNES ÂGÉES RÉSIDANT EN MAISON OU EN APPARTEMENT SONT PROPRIÉTAIRES DE LEUR LOGEMENT
79 % des personnes retraités âgées de 60 à 79 ans et 77 % des personnes âgées de 80 ans et plus sont propriétaires de leur logement tandis que les locataires représentent dans les deux cas environ 20 % des effectifs, répartis quasiment à parité entre le parc privé et le parc social.
MOINS D’UN CINQUIÈME DES PERSONNES ÂGÉES DE 80 ANS ET PLUS RÉSIDENT DANS UN APPARTEMENT AVEC ASCENSEUR
Un peu moins de 20 % des personnes âgées de 80 ans et plus vivent dans un appartement avec ascenseur. C’est particulièrement vrai des propriétaires (14 % à être dans ce cas) car la très grande majorité d’entre eux habitent dans une maison.
La proportion de retraités résidant dans un appartement avec ascenseur varie beaucoup d’un département à l’autre, les appartements étant beaucoup plus répandus en zone urbaine.
UNE MOBILITÉ RÉSIDENTIELLE QUI DÉCLINE AVEC L’ÂGE
Globalement seulement 2,5 % des personnes âgées de 80 ans et plus déclarent résider depuis moins de deux ans dans leur logement.
Les personnes âgées locataires du parc social sont significativement moins nombreuses à avoir emménagé récemment que celles résidant dans le parc locatif privé, ce qui illustre probablement la moindre mobilité résidentielle des occupants du parc social.
Pour autant les personnes âgées résidant dans le parc social sont davantage susceptibles d’avoir emménagé récemment que celles propriétaires de leur logement.
UN ACCÈS INÉGAL AUX SOINS DE SPÉCIALITÉ ET HOSPITALIERS
Le lieu de résidence nécessite également de s’interroger sur la proximité des services de santé.
32 % des personnes retraités de 60 à 79 ans vivent dans un pseudo-canton où il n’y a pas de cabinet d’ophtalmologie. La proportion n’est que de 24 % chez les diplômés du supérieur mais excède le tiers chez les personnes pas ou peu diplômées.
Un constat identique peut être dressé pour les soins de cardiologie : environ 38 % des personnes retraitées de 60 à 79 ans, et 35 % des personnes âgées de 80 ans et plus ne disposent pas d’un cabinet de cardiologie dans leur pseudo-canton. Là également, l’accessibilité des services est meilleure pour les personnes les plus diplômées, le phénomène étant plus marqué chez les 80 ans et plus que pour les retraités plus jeunes.
L’absence de cabinets de soins de spécialité dans le pseudo-canton de résidence peut naturellement être moins pénalisante si les ménages considérés disposent d’un véhicule automobile.
Le même type de constat est dressé si l’on considère le temps moyen de trajet pour une hospitalisation (exprimé en minutes de trajet avec un véhicule motorisé) : 31 % de l’ensemble des personnes retraitées âgées de 60 ans et plus résident dans un pseudo-canton où le temps moyen de trajet pour une hospitalisation excède 30 minutes, celles diplômées du supérieur étant dans une situation plus favorable (24 %) que celles sans diplôme ou n’ayant que le brevet (33 %). Dans 18 départements, cette proportion dépasse les 50 %.
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