Suite à l'annonce par José Manuel Barroso de la répartition des portefeuilles au sein de la future Commission européenne, le Parlement européen a envoyé des questionnaires aux candidats-commissaires en vue de préparer les auditions individuelles qui se dérouleront devant les commissions parlementaires respectives du 11 au 19 janvier 2010.
Au cours de ces auditions, les candidats-commissaires devront convaincre les députés qu'ils sont compétents et indépendants, mais également, conformément au Traité de Lisbonne (article 17 du traité sur l'UE), qu'ils souscrivent aux principes et aux objectifs du « projet d'intégration européenne ».
Les futurs commissaires devront également prouver qu'ils sont capables d'agir en équipe et qu'ils pourront « s'exprimer couramment » devant le Parlement, le public et la presse. Enfin, ils devront assurer la « pleine transparence » sur leurs revenus financiers.
Le vote de confirmation sur l'ensemble de l'équipe « Barroso II » par le Parlement aura lieu le 26 janvier, lors d'une session plénière spéciale qui se tiendra à Bruxelles
Les Cinq questions posées :
Q1 : Quels aspects de vos qualifications et de votre expérience personnelle sont particulièrement appropriés pour occuper un poste de commissaire et promouvoir l’intérêt général européen, notamment dans le domaine dans lequel vous seriez responsable ? Qu’est-ce qui vous motive ? Quelles garanties d’indépendance pouvez-vous apporter au Parlement européen et comment pouvez-vous assurer qu’aucune de vos activités passées, présentes ou futures ne viendra mettre en doute l’exercice de vos devoirs au sein de la Commission ?
Q2 : Comment évalueriez-vous votre rôle en tant que membre du collège des commissaires ? A quel degré vous considéreriez-vous responsable devant le PE pour vos actions et celles de vos services ?
Q3 : Quels engagements spécifiques êtes-vous prêt à prendre en termes de renforcement de la transparence, d’accroissement de la coopération, de suivi effectif des positions et des demandes d’initiatives législatives du Parlement – également à la lumière de l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne ? Etes-vous prêt à fournir au Parlement, sur le même pied d’égalité que le Conseil, les informations et documents liés aux projets d’initiatives ou aux procédures en cours ?
Q4 : Quelles sont les trois principales priorités que vous comptez défendre au sein de votre portefeuille, en prenant en compte quand cela est nécessaire la crise financière, économique et sociale ainsi que les inquiétudes liées au développement durable ?
Q5 : Quelles sont les initiatives législatives ou non législatives spécifiques que vous avez l’intention de mettre en avant et d’après quel calendrier ? Quels engagements spécifiques pouvez-vous faire au regard des priorités des commissions qui tomberaient sous le champ d’application de votre portefeuille ? Comment pourriez-vous garantir personnellement la bonne qualité des propositions législatives ?
2 Commentaires
Audition de Catherine Ashton devant le Parlement européen : « pas
d’enthousiasme mais une bonne base de travail »*
Réagissant à l’audition du nouveau Haut représentant aux affaires
étrangères de l’UE, le député allemand Elmar Brok s’est félicité de ce
que la vice-présidente désignée de la Commission ait admis le rôle du
Parlement en matière de politique étrangère et de sécurité. Malgré un
discours convenu, Mme Ashton s’est montrée convaincante. Répondant à la
question de Ria Oomen-Ruijten, elle a réaffirmé son souhait de voir les
trois institutions travailler ensemble en matière de politique
étrangère. Elle a maintenu l’idée de mettre en place un service européen
de l’action extérieure (SEAE). Cependant, elle n’est pas favorable à la
création d’un commandement militaire unique à Bruxelles : « je ne pense
pas que nous soyons prêts à mettre en place une nouvelle structure »,
a-t-elle indiqué. Toutefois, Mme Ashton appelle à un renforcement de la
coopération avec l’OTAN. Au centre de ses priorités se trouvent
également les situations conflictuelles au Moyen-Orient et les questions
de voisinage avec les Balkans, l’Ukraine, la Moldavie, le Caucase et la
Méditerranée.
Janusz Lewandowski est déjà bien rodé aux affaires budgétaires et s’est
montré convaincant lors de son grand oral devant le Parlement européen*
M. Lewandowski s’est montré convaincant sur les réformes à apporter au
budget et sur les perspectives financières de l’UE. Il a déclaré que les
industries vertes représentaient une chance pour l’Europe, et a appelé à
la réforme du budget, malgré la modestie des moyens et les inquiétudes
des États face à leurs déficits publics. Le commissaire sera réaliste et
pragmatique : il est « plus facile de réduire les contributions au
budget communautaire que les budgets nationaux ». M. Lewandowski s’est
prononcé contre un impôt européen, qui créerait une fracture entre
l’Europe et les citoyens, mais souhaite une refonte du système des
ressources propres, ainsi qu’une réduction de la part de la PAC tout en
préservant la sécurité alimentaire et environnementale. Sur la cohésion,
dont 80% des dépenses sont gérées par les États, il souhaite réduire le
taux d’erreur et trouver un équilibre entre politiques traditionnelles
et mesures novatrices. Les questions environnementales sont quant à
elles devenues prioritaires et auront des conséquences budgétaires.