La France devrait être le premier pays de l’UE à mobiliser les fonds disponibles dans le cadre de l’« Initiative pour l’emploi des jeunes » (IEJ). le programme opérationnel national «IEJ » pour la France a été adopté en effet par la Commission européenne, une première au sein de l’UE.
Pour rappel, l’IEJ , approuvée par le Conseil européen de juin 2013 ,prévoit une enveloppe de six milliards d’euros portant sur 20 Etats membres, alimentée par trois milliards d’euros provenant d’une nouvelle ligne du budget de l’Union 2014-2020 spécialement consacrée à l’emploi des jeunes, à laquelle s’ajoutera une contribution d’au moins trois milliards d’euros émanant des dotations des États membres au titre du Fonds Social Européen (FSE).
A ce titre, la France recevra 620 millions d’euros de l’Initiative pour l’Emploi des Jeunes et du Fonds Social Européen pour aider les jeunes qui sont sans emploi et qui ne suivent ni études, ni formation (« NEET »), dans les régions où le taux de chômage des jeunes est supérieur à 25%.
Actuellement, environ 5.6 millions de jeunes européens de moins de 25 ans sont sans emploi. En France, le dispositif devrait concerner 300 000 NEET.
L’Etat disposera de 65% des 620 millions d’euros disponibles (soit 431 millions), contre 35% pour les régions.
La Région Haute Normandie bénéficiera dans le cadre de l’IEJ de 8 millions d’euros (hors contrepartie FSE), qui seront intégrés au programme opérationnel FEDER/FSE 2014-2020 en cours d’élaboration.
L’IEJ vise donc à lutter contre le chômage des jeunes de moins de 25 ans et notamment à mettre en place une « garantie jeunesse » en proposant aux jeunes une offre de qualité (emploi, d’un apprentissage, d’un stage ou d’une formation continue) dans les quatre mois suivant la fin de leur scolarité ou la perte de leur emploi. Une grande variété d’actions pourront ainsi être financées :
– Conseils et formations aux personnes peu qualifiées ;
– Mobilité des apprentis à l’échelon régional, national et parfois trans-frontière ;
– Prévention du décrochage scolaire, en identifiant mieux les jeunes «NEET» (sans emploi, éducation ou formation) ;
– Accompagnement des jeunes en donnant à ceux qui ont quitté l’école sans diplôme ou qualification une seconde chance de mettre un pied sur le marché du travail grâce à une expérience professionnelle ou à des stages ;
– Versement d’une allocation (sur le modèle de la garantie jeune ayant fait ses preuves à la mission locale de Carcassonne par exemple).
D’une manière générale, environ 40% de ces fonds viendront en appui aux dispositifs existants (emplois d’avenir, écoles de la deuxième chance etc.), le reste sera dédié à des actions plus innovantes.
Treize régions françaises pourront ainsi bénéficier d’un financement de l’IEJ : la Haute-Normandie, l’Aquitaine, l’Auvergne, le Centre, la Champagne-Ardenne, la Guadeloupe, la Guyane, le Languedoc-Roussillon, la Martinique, le Nord-Pas-de-Calais, la Réunion, Mayotte et la Picardie. Aussi, la France a aussi choisi d’allouer 10% de ses ressources IEJ aux départements de la Seine-Saint-Denis, des Bouches-du-Rhône et de la Haute-Garonne.
La création et la mise en place de la garantie pour la jeunesse nécessitent une étroite coopération entre les principaux intervenants : pouvoirs publics, services pour l’emploi, conseillers d’orientation, établissements d’enseignement et de formation, services d’aide aux jeunes, entreprises, employeurs et syndicats qui devront coordonner au mieux leurs actions.
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