Les dépenses touristiques (de l’ordre de 150 milliards d’euros annuels, soit 7,2 points de PIB) ont joué selon une note de Terra Nova un puissant rôle de redistribution privée des revenus dans les territoires. En 2013, les Français ont dépensé 100 milliards d’euros en France au titre du tourisme et les étrangers 50 milliards. Deux tiers des dépenses touristiques des Français sont effectuées dans le cadre d’un hébergement non marchand (résidences secondaires, familles et amis,…) alors que 75 % des dépenses des étrangers en France se font dans l’hébergement marchand (hôtel et campings).
La balance du tourisme est notre premier poste excédentaire dans la balance des paiements (avec un solde de 11 milliards d’euros en 2012).Il s’agit d’un moteur de développement et de croissance très dynamique et qui bénéficie largement aux territoires non métropolitains résidentiels. La progression des dépenses du tourisme, qui se montaient à 108 milliards d’euros en 2005, a été dans les années passées plus rapide que la progression des ventes des activités productives compétitives métropolitaines.
Même si la crise brutale de 2008-2009 a affecté le tourisme marchand, de façon générale, cette source de revenus pour les territoires a continué de se développer dans les années passées. On pourrait même dire « grâce à la crise » : en 2012, la consommation des Français a fléchi, d’où une baisse des départs touristiques des Français vers l’étranger (réduction de 5,7 % de nos dépenses à l’étranger) alors que dans le même temps, les apports de touristes étrangers augmentaient (+6 %), d’où un effet spectaculaire sur la balance de nos échanges (le solde bondit de 60 % entre 2011 et 2012). Ce simple mécanisme nous a ainsi permis d’accroître notre balance touristique de 4 milliards d’euros ! La rapide progression des dépenses touristiques intérieures des Français (+67 % entre 2005 et 2012) suggère aussi que les turbulences actuelles ont été favorables au choix de déplacements touristiques internes.
Les trois quart de nos recettes touristiques étrangères viennent du reste de l’Europe. La France constitue et constituera à l’avenir un lieu privilégié de tourisme « domestique » pour les Européens (aujourd’hui, derrière l’Espagne et devant l’Italie, en termes de dépenses). Dans un contexte géopolitique incertain, les avantages touristiques de la France aux yeux des Européens constituent un atout économique dont le potentiel de développement est loin d’être épuisé. Nous disposons, outre nos destinations les plus prestigieuses (Paris, grands sites…) d’un énorme patrimoine naturel, tempéré, entretenu et équipé, unique au monde. Le « retard » de la France dans la transition industrielle a permis de préserver des cultures et traditions locales qui font l’objet aujourd’hui d’une nouvelle demande, que l’on retrouve notamment dans la quantité de nos produits AOC, qui constituent aujourd’hui des produits d’appel pour le tourisme dans ces territoires.
Les fréquentations touristiques dans les régions, bénéficient au sud-est et secondairement de l’ouest du pays selon une note de l’INSEE : la consommation touristique représente 31 % du produit intérieur brut de la Corse, et 13 % en Paca et en Languedoc-Roussillon. Centre et nord-est sont moins bien lotis… Entre 2005 et 2011, la consommation touristique a augmenté de 17 %, la hausse variant de 4 % en Champagne-Ardenne à 24 % en Corse. Selon les régions, la composition de la consommation touristique varie : beaucoup de transport aérien en Île-de-France, par où arrive une part importante des touristes étrangers, davantage d’hébergements en Rhône-Alpes et en Alsace, des carburants et des péages dans les régions de passage. Ce sont les territoires dotés d’avantages résidentiels qui tirent aujourd’hui le mieux leur épingle du jeu, creusant une sorte de nouvelle fracture territoriale.
Un atout pour notre Région qui reste à amplifier
En 2011, les dépenses touristiques s’élevaient à 4.6 Md€, soit 3.1 % de la consommation touristique Nationale : 1,7 pour la Haute Normandie et 2,9 pour la Basse Normandie La Normandie se classe ainsi au 9ème rang des régions. Le tourisme génère plus de 38 000 emplois soit 3.2% de l’emploi total normand.
Mais alors que la consommation touristique correspond à 8.1% du PIB de la Basse-Normandie, la plaçant ainsi au 7ème rang des régions françaises pour son “intensité touristique dans l’économie”, la Haute-Normandie industrielle arrive en avant dernière position du classement.
Au Sommaire de la note de l’INSEE
En France, un tourisme aux multiples facettes
Île-de-France, Paca et Rhône-Alpes en tête
La consommation touristique progresse partout, mais à des rythmes différents
Le transport : premier poste des dépenses
Les dépenses d’hébergement profitent à toutes les régions
Les dépenses de restauration : plus élevées dans les régions à forte activité hôtelière
Le tourisme, prépondérant dans l’économie des régions méditerranéennes
La France, un des pays majeurs du tourisme dans le monde
L’hôtellerie, une activité qui investit
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