D’autres orientations de la politique économique sont elles possibles ?

autrepolitique« Il n’existe pas d’autres politiques possibles »: cette affirmation peut heurter et donner l’impression d’imposer un choix, en fermant tout débat. Oui, d’autres politiques sont possibles ;  il faut très simplement  en mesurer les  conséquences et voir les valeurs sur lesquelles elles s’appuient.

On peut en effet dire qu’aujourd’hui au moins 4 politiques pourraient être envisagées, avec des ambitions, et des conséquences évidemment très différentes. Elles recouvrent d’ailleurs assez grossièrement celles des  familles politiques.

La première pourrait celle de ” l’Austérité renforcée” comme en Grèce, en Espagne, en Irlande, ou au Portugal, ou les pensions de retraite ont diminué de 10 a15%, voir davantage, ou les ajustements dans les effectifs publics ont été brutaux. C’est la remise en cause d’un certain modèle social, ou des services publics. L’idée est que dans la mondialisation, seuls les marchés et les prix comptent.

La seconde pourrait être une “Politique de la demande” plus forte pour gonfler les carnets de commande, à travers une relance de la consommation, mais comment ? Les marges de manœuvres budgétaires sont  infimes sauf à accroître la dette; l’augmentation  des bas salaires augmenterait le coût du travail ; Agir sur les transferts sociaux ou la fiscalité creuserait le déficit …Sans compter que la demande supplémentaire augmenterait fortement le déficit commercial, sans renforcer notre appareil productif. C’est une vision keynésienne qui oublie que nous vivons maintenant dans un monde ouvert.

La troisième pourrait être celle de la “Sortie de l’euro” , avec la volonté de rentrer dans une logique protectionniste,  de fermer les frontières, avec une forte dévaluation monétaire. On voit les désastres auxquels conduisent de tels choix : l’embargo russe et ses effets pour nos agriculteurs ou pour la construction navale en est une illustration dans l’actualité.

Si on partage la nécessité de redonner des marges pour faire face au déficit commercial, et à la désindustrialisation, de cesser la course sans fin au déficit même si l’obsession du déficit zéro ne doit pas nous saisir, de relancer l’activité avec nos partenaires européens, alors il n’y a pas effectivement   d’autre orientation, que celle que mène actuellement le gouvernement. C’est un réglage difficile, un équilibre difficile, et des ajustements sont toujours possibles qui ne remettent pas en cause ces objectifs. Les projets d’investissement européens répondent bien à ces objectifs et à cet égard la mise en œuvre du plan Juncker de 300 milliards d’investissement serait bien utile….

Certes l’accord sur ces orientations ne signifie pas bien sur, accord  sur toute leur mise en œuvre, ou sur les décisions concernant tel ou tel  aspect : Par exemple, je ne partage pas la réforme territoriale qui paralyse l’investissement public, ou la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu, impôt progressif, le plus juste ! mais en politique, c’est l’accord sur l’essentiel qui doit compter, sur les valeurs sur lesquelles  ces orientations s’appuient, sur leur capacité à rassembler.

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