Les cours en ligne (MOCC) : un nouvel élan nécessaire ?

Remi-Bachelet-articleSi 2013-2014 fut l’année de la déferlante Mooc (massive open online course) dans les écoles et universités françaises, 2014-2015 s’annonce comme celle des interrogations, voire des critiques. Ces cours en ligne n’auraient pas, selon leurs détracteurs, rempli leurs promesses de démocratisation du savoir. En outre, alors que, dans la plupart des secteurs d’activité, le numérique a engendré des gains de productivité, rien de tel avec les Mooc.

Sans nier les insuffisances des Mooc tels qu’ils sont conçus aujourd’hui, à commencer par l’absence de modèle économique et les difficultés à délivrer une certification, force est de reconnaître qu’ils ont fait bouger les lignes, amenant les écoles et les universités à s’interroger sur leurs pratiques.

Sans succomber aveuglément à un effet de mode, EducPros nous donne huit raisons de continuer à produire ces cours en ligne ouverts et massifs.

1. Pour expérimenter de nouvelles pratiques pédagogiques
Renouveler la pédagogie : aux dires des établissements qui se sont lancés dans l’aventure, c’est l’un des principaux intérêts des Mooc. Comme le souligne Yves Epelboin, “le plus important est que, dans la forme que nous connaissons aujourd’hui, ils [les Mooc] auront introduit l’impulsion qui était nécessaire pour innover. Ils n’auront pas remplacé l’apprentissage traditionnel en face à face mais le compléteront.(…) La distinction entre enseignement à distance et enseignement présentiel est brouillée, [l’enseignement] devient hybride”.

2. Pour redonner de la valeur à l’enseignement
“On n’a jamais autant parlé d’enseignement que depuis qu’on fait des Mooc.” Tel est le constat que dresse Pierre Dillenbourg, le “Monsieur Mooc” de l’EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne), souvent citée en exemple pour sa politique volontariste en la matière. Pour le directeur académique du Centre pour l’éducation à l’ère digitale, désormais, “avoir un Mooc avec 50.000 inscrits équivaut à une publication dans ‘Nature'”.
les Mooc revalorisent la pédagogie” et nombre d’enseignants-chercheurs se réinterrogent sur leurs pratiques, ces réflexions se diffusent par capillarité dans les établissements.

3. Pour renforcer son image de marque
En élargissant le public potentiel d’un cours à des dizaines de milliers de personnes, les Mooc sont synonymes de visibilité. Pour les enseignants comme pour les établissements.Les Mooc constituent indéniablement un élément de notoriété internationale dans le milieu académique,

4. Pour attirer de nouveaux étudiants
Instruments de notoriété, les Mooc peuvent être une source de recrutement pour les établissements. Une version anglaise de ses Mooc, peut permettre de “se faire repérer par des étudiants qui pourraient être des candidats potentiels pour son établissement.

5. Pour booster sa formation continue
Si le modèle économique des Mooc est loin d’être stabilisé, il n’est pas exclu d’en attendre, à moyen terme, quelques retombées financières. Au-delà de la certification payante, pas du tout rentable aujourd’hui, la formation continue pourrait y gagner.
faire des Mooc des produits d’appel, apparaît une perspective également en présentant un Mooc comme un tremplin vers des modules de formation continue payants destiné à ceux qui veulent aller plus loin sur le sujet.

6. Pour créer des passerelles entre établissements
Etant donné les investissements nécessaires, les Mooc incitent les établissements à mutualiser leurs ressources.

7. Pour remplir une mission de service public
Ouvrir ses enseignements à des publics extérieurs peut également être vu comme l’occasion d’étendre sa mission de service public en France, et à l’étranger.
les Mooc contribuent à la diffusion du savoir et s’inscrit aussi dans la logique de la formation tout au long de la vie, alors que les salariés représentent la majorité des inscrits.

8. Pour promouvoir la francophonie
Produire des Mooc francophones est enfin une façon d’aller à l’encontre de l’idée selon laquelle l’anglais est la seule langue de diffusion du savoir scientifique.
l’AUF (Agence universitaire de la francophonie), qui préfère parler de Clom, acronyme français de « cours en ligne ouvert et massif ». Le discours de Geneviève Fioraso va dans le même sens. D’après Geneviève Fioraso “le développement des Mooc dans les dix prochaines années redéfinira la carte universitaire internationale.

Pour continuer à débattre sur les Mooc sur les blogs , avec Mathieu Cisel Yves Epelboin ,
Ou Christine Vaufrey

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