Quelques semaines après les attentats contre Charlie Hebdo, qu’en est-il vraiment de la liberté de la presse en Europe ?
Selon Reporters Sans Frontière et Euractiv, l’Union européenne et les Balkans sont en bonne position dans le classement mondial 2014 de la liberté de la presse. Trente pays de la zone font partie des cinquante premiers États au sein desquels la liberté de la presse est la mieux respectée. Sur le podium, on retrouve la Finlande, les Pays-Bas et la Norvège.
Il existe cependant de fortes disparités, doublées d’une légère dégradation de la liberté de la presse en Europe, puisque près de la moitié des États membres de l’UE sont descendus dans le classement mondial. Malgré des garde-fous législatifs, la Bulgarie perd treize places (100e position), la Grèce en perd quinze (99e position), la Hongrie descend de huit places (64e position), tout comme l’Italie (49e position). Ainsi, le gouvernement Orbán a créé dès 2010, un organe de régulation de la presse dont les membres sont nommés par le gouvernement permettant de renforcer le contrôle institutionnel des médias et de contrôler l’opinion publique hongroise.
En France, la situation est plutôt stable, selon RSF, avec une évolution quasi nulle. À la 39e place, la France n’a perdu que deux places. Pour améliorer sa situation, RSF estime que la France doit régler les questions de la concentration des médias, de déontologie et de violence contre les journalistes en marge de certaines manifestations. Quant à La question du secret des sources , elle reste pour sa part en suspens. .
Pour remédier à cette situation contrastée en Europe, le Centre pour le pluralisme et la liberté des médias, créé par la Commission européenne et basé à Florence, a fait des recommandations à la Commission. Le rapport propose que l’existence de médias libres et pluralistes soit une condition à l’adhésion à l’Union européenne ou encore une harmonisation des législations nationales des États-membres. Par ailleurs, depuis septembre 2013, une initiative citoyenne européenne est en ligne pour récolter un million de signatures. Son objectif est de présenter la base d’une directive européenne pour réformer les médias afin de garantir le pluralisme et la liberté d’information à travers l’Europe.
L’exigence de liberté de la presse au sein de l’Union européenne n’est pas un critère à part entière dans les négociations à l’adhésion de l’Union. Actuellement, huit pays ont commencé des négociations en vue d’adhérer à l’UE, dans certains desquels la liberté des médias est jugée comme limitée. Six ont le statut de candidat officiel (Albanie, Ancienne République yougoslave de Macédoine, Islande – qui souhaite stopper les négociations – Monténégro, Serbie et Turquie). Deux autres États sont des candidats potentiels (Bosnie-Herzégovine et Kosovo).
Selon RSF, il y a une réelle volonté de la part des institutions européennes de s’emparer du problème de la liberté de la presse. Cependant l’UE n’a pas les outils nécessaires pour parvenir à une action efficace pour la liberté de la presse.
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