Juin 03

Dix ans après, le non” à la Constitution européenne reste encore dans les esprits !

images7E7G3D1TAvant que les Néerlandais ne leur emboîtent le pas, les Français votaient, il y a 10 ans, “non” à 55% à la Constitution européenne. Un vote, contraire à la position des deux principaux partis, qui a profondément marqué, voire traumatisé, la politique européenne française, tant de la gauche que de la droite.

L’euroscepticisme s’était à l’époque révélé plus important que prévu et la tendance s’est aujourd’hui accentuée, à la faveur de la crise.

Selon un récent  sondage de l’IFOP, si le même référendum avait lieu aujourd’hui, le “non” l’emporterait toujours, même si 24% des personnes sont indécises, mais cette fois avec 62% des suffrages exprimés, soit une progression plus que significative de 7 points. Lors du référendum de 2005 en France, 55% des votants avaient rejeté le texte, 45% l’avaient approuvé

 Les capitales européennes  sont très prudentes dès lors que l’on parle de réformes en profondeur de l’Europe : les préoccupations de David Cameron auront bien du mal à se faire entendre

 Dans le même registre, François Hollande  s’emploie à “éviter [que la fracture au sein du PS] ne resurgisse, en l’ensevelissant profondément sous un consensus de façade”. La nomination de Laurent Fabius, avocat du “non” malgré le vote majoritaire des adhérents  socialistes, aux Affaires étrangères et européennes, ferait partie de cette stratégie. Une démarche prudente mais peu favorable à de nouvelles avancées.

  Ce sondage révèle surtout les fortes contradictions de l’opinion !

Appartenir à l’Union Européenne est, pour la France, une bonne chose (62%) plutôt  qu’ une mauvaise chose (38%) : Une bonne chose à71%, pour les moins de 35 ans et un résultat croissant en fonction du niveau d’éducation. 71% aussi pour ceux  qui ont voté Mélenchon en 2012 , ce qui n’empêche pas celui-ci de dire que « depuis dix ans, l’Europe est illégitime en France”, Le chiffre tombe de façon plus compréhensible à 28% pour ceux qui ont voté Le Pen en 2012 !

Une majorité des personnes interrogées est favorable à La création d’une armée européenne …. à L’élection d’un président de l’Europe au suffrage universel direct…..à  La création d’un poste de ministre de l’Economie et des Finances européen

 Mais 60% des personnes interrogées souhaite que la France remette en cause les accords de Schengen et restreigne les conditions de circulation et d’installation des citoyens européens sur son territoire  .

Elles veulent à 62%, Moins d’intégration européenne et des politiques économiques et budgétaires propres à chaque Etat .Au cours de ces cinq dernières années de crise économique et financière,   l’Euro  est perçu pour 28% comme  un atout, et pour 47% comme un handicap. En revanche 71% des interviewés ne veulent pas que la France abandonne l’Euro et revienne au Franc !

Enfin, interrogés pour savoir s’ils seraient favorables ou opposés à l’exclusion de la Grèce de la zone euro “dans le cas où la Grèce arrêtait de rembourser sa dette vis-à-vis de ses partenaires européens”, 64% des sondés se disent favorables à l’exclusion de la Grèce, contre 36% qui y seraient opposés.

Le double langage de trop de responsables politiques  n’a non seulement pas réenchanté le rêve européen, mais contribue à creuser le fossé entre les électeurs et leurs responsables politiques.  Nous avons   du mal à bâtir une nouvelle vision de l’Europe,  alors que les défis énergétiques, les relations avec la Russie et l’Ukraine, les problèmes d’immigration et de sécurité …. Sont omniprésents. Europe…protection, marché, puissance, il nous faut lui redonner du sens !

Pour d’autres réflexions :

Dix ans après le « non » : crever l’abcès, pour l’Union européenne et pour la gauche

L’Union européenne restera l’horizon politique des socialistes

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