Le Parti des socialistes européens (PSE) est en congrès à la fin de la semaine à Budapest, et pour la première fois depuis longtemps, deux candidats se sont manifestés pour sa présidence, sur des projets politiques différents.
Allemands et Autrichiens dont le président du Parlement européen, souhaitent voir Sergueï Stanichev, le président sortant, continuer sa mission. L’espagnol Enrique Baron Crespo, membre du parti socialiste ouvrier espagnol, un des fondateurs du PSE et qui fut président du Parlement européen de 1989 à 1992, s’oppose à lui.
Enrique Baron Crespo, représente un engagement de longue durée pour une Union européenne obéissant aux règles de la démocratie parlementaire. La profonde transformation du système des partis politiques dans une Europe pré-fédérale fait que l’UE représente un puzzle contenant trop de pièces.
Le PSE a été l’un des artisans du système des Spitzenkandidaten en désignant en amont des élections européennes de 2014 son candidat à la présidence de la Commission européenne. Cette démarche a fait basculer, d’un point de vue institutionnel, le fonctionnement de la Commission dans les normes du parlementarisme : elle est issue d’une majorité parlementaire déterminée par les élections.
Mais ces avancées du PSE : candidat commun désigné selon une procédure ouverte et transparente, programme commun des socialistes européens, sont un héritage du président précédent du PSE, Poul Nyrup Rassmussen.
Sergei Stanishev, candidat sortant, ne se prévaut que d’avoir appliqué les règles statutaires qu’il a trouvées à son arrivée. Le débat interne pour la présidence de la Commission a eu peu d’ampleur par rapport aux autres partis européens : cinq candidats pour les Verts, dans une primaire ouvertes à tous les citoyens d’Europe, par exemple pour trancher des lignes politiques distinctes. Au sein du PSE seul Martin Schulz, a été candidat ce qui pouvait aussi bien être le signe d’une unité des socialistes européens, que d’une absence de volonté de leur part de s’investir dans les élections européennes. Sa présence dans la campagne a été de forte en France et en Allemagne à inexistante dans d’autres pays, selon des logiques qui ont davantage tenu aux partis nationaux qu’à l’impact propre du PSE.
À l’instar de son adversaire, Serguei Stanishev veut moderniser le parti. A se demander pourquoi il ne l’a pas fait avant: il est à la tête du parti depuis trois ans. L’homme politique bulgare, qui fut Premier ministre de la Bulgarie de 2005 à 2009, est accusé d’avoir perdu des documents contenant des secrets d’État. S’il est reconnu coupable, Sergueï Stanishev, qui a été élu président du PSE en 2012, mais a pris ses fonctions dès 2011, pourrait être condamné à deux ans de prison ou à une amende. Mais pour lui : « en Bulgarie, tout le monde sait que les charges qui ont été retenues contre moi sont d’ordre politique».
Enrique Baron Crespo souhaite aujourd’hui aller plus loin dans la « logique d’une construction fédérale » du PSE et fait les propositions suivantes dans sa déclaration de candidature . Il veut faire du PSE un acteur incontournable dans les institutions, organiser son fonctionnement de manière transparente, en faire un centre de ressources pour les partis nationaux , développer des lignes politiques transnationales avec des campagnes communes des partis nationaux. S’il est élu, il souhaite organiser une convention du PSE en 2016 afin de proposer une alternative et de prendre les rênes d’une campagne des Européennes, axée sur des enjeux spécifiques et qui s’appuie sur des priorités de politique progressiste, telles que la taxe sur les transactions financières, la Garantie pour la jeunesse et la mutualisation de la dette.
Les partis européens ne doivent pas se limiter à rassembler les partis nationaux solidement installés, mais viser à devenir le plus haut échelon de la vie militante pour structurer le débat politique européen. Il s’agit d’une condition incontournable pour le développement de la citoyenneté européenne et de la solidarité entre les Européens.
Nous souhaitons vivement qu’un débat sur ces problématiques émerge au sein des autres partis politiques européens, qui ne peuvent limiter leur existence à la période des élections européennes. Avec « Sauvons l’Europe » nous appelons les délégués des partis nationaux à désigner Enrique Baron Crespo pour conduire le PSE dans les prochaines années.
LE CONTEXTE
La présidence du Parti socialiste européen (PSE) organise le prochain congrès du PSE à Budapest, en Hongrie.Pour elle, la présence du parti à Budapest en Hongrie serait essentielle pour soutenir tous les citoyens hongrois qui luttent pour une meilleure démocratie et le respect des droits de l’homme dans leur pays, et le parti MSZP, membre du PSE. Le PSE a dénoncé à maintes reprises l’érosion des normes démocratiques par le gouvernement conservateur FIDESZ. « La démocratie hongroise est en état de siège », a déclaré le Sergueï Stanichev.
Ces dernières années, la censure des médias, les modifications controversées apportées à la Constitution et les tentatives de criminaliser l’opposition politique, pourtant légitime, sont les conséquences alarmantes du régime autoritaire du Premier ministre, Viktor Orbán. Zita Gurmai, présidente du « PSE femmes » et femme politique hongroise, a ajouté sa voix à la vague de protestations, déclarant que les socialistes « n’accepteront pas ce régime autoritaire au cœur de l’Europe ».
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