Les élections régionales de décembre sont-elles attendues ?

2015Les Français semblent  relativement au fait de la tenue des élections régionales de fin d’année… si on en croit le dernier sondage BVA. A plus de 6 mois du scrutin, plus de 7 Français sur 10 savent qu’ils seront appelés aux urnes en décembre prochain dans le cadre des élections régionales (72%). Ainsi, seuls 27% des Français déclarent ne pas savoir que ces élections auront lieu en fin d’année.

Les campagnes des candidats n’ayant pas encore commencé en dehors du microcosme militant, et aucune communication gouvernementale n’ayant pour l’instant eu lieu sur le sujet, ce taux de notoriété semble correct, assez proche de l’intérêt porté par les Français à la politique (78%), i  mesuré en janvier dernier.

Ce score est semblable à celui observé lors d’une précédente enquête à la veille des départementales de mars dernier pour lesquelles 64% des Français affichaient leur intérêt. A plus de 6 mois du scrutin, ce taux semble relativement important, et devrait sensiblement progresser une fois les campagnes des candidats lancées.

Toutefois, de fortes disparités apparaissent au sein de la population :

-les femmes se déclarent clairement moins intéressées (55%) que les hommes (72%) par cette élection,

-les moins de 50 ans semblent peu concernés (53%) alors que les 50-64 ans (67%) et les 65 ans et plus (84%) affichent un intérêt marqué,

-les employés (42%) et les personnes ne déclarant pas de proximité partisane semblent bien moins intéressés par cette échéance (43%).

 Comme pour les dernières élections municipales (69% souhaitaient voter aux municipales 2014 en fonction des enjeux locaux), ce scrutin devrait porter avant tout sur les enjeux propres aux régions, alors que la majorité d’entre elles ont vu leur périmètre modifié, et que la réforme territoriale a élargi leurs compétences, notamment en matière économique.

 7 Français sur 10 déclarent qu’ils voteront en fonction des enjeux de leur région, notamment les moins de 35 ans (81%) et les sympathisants de la gauche, hors PS (85%).

 Si 2 Français sur 10 déclarent qu’ils profiteront de ce scrutin pour sanctionner le président de la République et le gouvernement (21%), cette proportion s’élève à plus d’un quart chez les 50 ans et plus (27%), à un tiers au sein des sympathisants des Républicains (34%) et à la moitié des sympathisants du FN (49%).

 Etant donné la faible popularité actuelle de l’exécutif, il n’est pas étonnant que seule une part très marginale des potentiels électeurs votera en décembre pour soutenir le président de la République et le gouvernement (7%), alors qu’un tiers des sympathisants du PS déclarent que leur bulletin de vote leur permettra d’envoyer un message de soutien à la majorité présidentielle (32%).

Parmi les sujets de campagne proposés, ayant trait aux compétences des régions, le développement économique et l’aide aux entreprises est, pour les Français, le sujet qu’ils souhaitent voir figurer au cœur du discours des candidats (66%). Les territoires ruraux (77%) et les agglomérations de moins de 20.000 habitants (71%) sont plus sensibles au sujet que les agglomérations plus importantes (agglomérations de 100.000 habitants et plus : 57%), ces dernières bénéficiant d’un tissu économique généralement plus solide.

 Par ailleurs, deux autres sujets ressortent comme devant être particulièrement abordés lors de ces élections : la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie (48%) et le financement et la mise en œuvre de la formation professionnelle et de l’apprentissage (43%). Première préoccupation des sympathisants de la gauche (58%), le sujet de la protection de l’environnement et de l’amélioration du cadre de vie fait particulièrement écho chez les plus jeunes (moins de 35 ans : 63%), les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts (82%) mais aussi les habitants de l’agglomération parisienne (65%). La question du financement et de la mise en oeuvre de la formation professionnelle et de l’apprentissage est quant à elle davantage citée par les sympathisants des Républicains (53%), du FN (54%) mais aussi des sympathisants des partis situés à la gauche du PS (56%).

Plus secondaires, le développement des infrastructures de transports ferroviaires (26%) et la construction et la rénovation des lycées (14%) sont cités par moins de 3 Français sur 10. Notons que le dossier des infrastructures de transports est particulièrement cité par les habitants de l’agglomération parisienne (41%) et par les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts (40%) et du PS (35%).

 Premières élections des régions élargies, qui installeront des majorités en charge de compétences renforcées, notamment en matière d’économie, elle seront également les dernières grandes élections intermédiaires avant la prochaine présidentielle ; des dates des élections en pleine fin d’année :  bien des inconnues encore, sur la nature du scrutin et la mobilisation des électeurs !

Partagez cet article :

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.