"La culture est, à ce moment de la mondialisation, notre vivier où nous puisons les ressources pour donner du sens à nos vies personnelles comme à nos communautés d’appartenance ou de destin."
Jacques Delors , Déclaration d’Avignon 2010.
Au cœur d’une crise qui n’est pas seulement économique mais aussi une crise des valeurs, le projet européen s’essouffle. Karine Gloanec Maurin, dans une note pour la Fondation Jean Jaures, Téléchargement Note sur culture et Europe, propose de le revivifier par la promotion de la culture et plaide pour une Europe où l’échange et le dialogue interculturels s’articuleraient avec le marché et la mondialisation.
La culture en est une valeur fondamentale à défendre. En s’appuyant sur les initiatives individuelles, la politique culturelle doit se combiner avec la logique marchande. Une politique culturelle est une politique d’intérêt général encadrée par la Charte européenne des droits fondamentaux.
Cependant, suite aux négociations engagées entre l’Union européenne et les Etats-Unis, l’orientation de la Commission européenne représente une menace pour la politique culturelle. Les programmes Culture, Media et Media Mundus soutiennent le secteur culturel européen. Mais la Commission européenne a une approche réductrice de la culture alors que celle-ci a un poids économique réel et joue un rôle social important.
L’Europe, un socle historique qui donne du sens à l’union.
Aujourd’hui, la construction européenne ne remporte pas l’adhésion des citoyens qui expriment de plus en plus leur défiance à ce sujet. C’est pourquoi au volet économique doit s’ajouter celui du politique pour que le projet européen fasse sens. L’Europe a produit un « esprit européen » lié à la sécularisation et à l’humanisme donnant naissance à un modèle de société fondé sur l’État social. Il est nécessaire de défendre l’Europe sociale et protectrice qui doit primer sur l’Europe économique en raison de la puissance de sa culture.
Culture et territoires : Donner la priorité à la culture passe par le renforcement des jumelages et partenariats ou encore la possibilité d’échanges, véritables moyens de développer l’esprit européen.
Lancé en 1985, le label « capitale européenne pour la culture » a permis à Avignon, Lille ou encore Marseille de rayonner culturellement en Europe.
Récemment menacé, le programme de mobilité étudiante Erasmus a été sauvé par les députés sociaux-démocrates et bénéficie même d’une augmentation d’enveloppe de 40 %. Ce dispositif participe largement à la conscience d’une identité européenne.La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles permet d’encadrer les programmes communautaires pour la culture. L’Union européenne doit continuer de soutenir les projets artistiques et culturels qui font vivre l’esprit européen.
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