Les Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche doivent donner lieu en décembre prochain à un rapport détaillant des propositions pour remettre l'Enseignement Supérieur et la Recherche "au cœur de la société". Préparées par des assises régionales, j’avais évoqué ici surtout la recherche.
Cette note du pôle Enseignement supérieur et recherche de Terra Nova se concentre sur quelques propositions stratégiques en matière de structuration de l'ESR et de réussite étudiante.
La future loi sur l'ESR doit énoncer les principes généraux en confirmant et approfondissant l'autonomie des universités.Il faut qu'elle règle mieux : 1. les rapports des établissements avec leurs tutelles, 2. leur mode d'évaluation, 3. leurs formes de gouvernement interne qui doivent équilibrer les pouvoirs en faisant place à la collégialité. Le principe d'autonomie implique que la loi ne fixe pas l'organisation des universités dans le détail et de manière uniforme.
Mettre les universités au centre du système suppose qu'elles s'incarnent en des structures fortes, légitimes et bien identifiées. Il faut simplifier le système, en favorisant un modèle d'institutions pluridisciplinaires intégrant enseignement et recherche.
Accueillir tous les étudiants en licence, mais dans des parcours différenciés en fonction de la diversité des projets et des potentiels individuels de formation. C’est aux universités de s’adapter à la réalité des publics qu’elles accueillent en offrant à tous des parcours de réussite adaptés, en même temps que des cursus véritablement attrayants pour les meilleurs étudiants.
Revenir à l'ambition initiale du système LMD d'organisation modulaire des formations – les unités capitalisables – ce qui permet la différenciation des parcours et laisse aux étudiants, sur la base du contrat pédagogique, une liberté de choix des matières et des rythmes, en fonction de leurs intérêts et de leur disponibilité, permettant à tous d'atteindre le même niveau licence avec des durées variables.
Un « new deal » universités-IUT. Les DUT, qui sont de facto la première partie d'études longues, doivent s'insérer dans une conception globale de l'offre de formation des universités dont ils font partie. Ce « new deal » doit permettre aux IUT et à leurs équipes d'apporter à leurs universités l'étendue de leur compétence, sans être confinés aux DUT et licences professionnelles.
Pour des « graduate schools » rassemblant masters et formations doctorales. En s'appuyant sur leurs forces de recherche et sur des compétences professionnelles extérieures, les universités doivent proposer des masters attrayants et des doctorats reconnus par les entreprises. Cela suppose : 1. que les cursus de master soient organisés de manière cohérente en deux ans, rompant avec la survivance de l'organisation maîtrise + DEA ou DESS, et donc que les universités puissent recruter librement leurs étudiants dès l'entrée en master, dans le cadre d’un objectif de croissance significative des diplômés à ce niveau ; 2. que les formations doctorales incluent l’acquisition et le développement de compétences allant au-delà du seul domaine de la thèse.
Pour une université de la formation tout au long de la vie. Une université qui déploierait une offre de formation pleinement modulaire et qui généraliserait la mise en œuvre de contrats pédagogiques individualisés serait en mesure d'assumer pleinement la mission de formation tout au long de la vie.
Pour un « Grenelle » de l'insertion professionnelle et des relations entre l'Université et la société. Que ce soit en formation initiale ou continue, les parcours de formation devraient comprendre des séquences de professionnalisation, en fonction des objectifs d’insertion visés et des niveaux concernés. Mais pour améliorer l’insertion professionnelle des étudiants à tous les niveaux (de la licence au doctorat), il faut que soit lancée le plus rapidement possible, sans faux procès, une véritable négociation d'ensemble entre les professions (secteur privé, secteur public, Etat, collectivités) et l’Université.
Les propositions de la conférence des Présidents d'Universités
Les 121 propositions en débat :
Les Propositions sur la réussite des étudiants Les propositions sur la recherche
Les propositions sur l'organisation de l'enseignement supérieur
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