La crise des dettes souveraines dans la zone euro a cristallisé entre Londres et ses partenaires de l’UE un conflit enraciné dans l’ambivalence britannique à l’égard du continent. Mais leur cocorico est il si différent du notre ? Pressé par les conservateurs les plus eurosceptiques de prendre des mesures radicales, David Cameron pourrait être tenté de faire appel à l’opinion, avec des conséquences négatives pour tous. Cette note pour la Vie des idées retrace l’ambivalence britannique traditionnelle vis-à-vis de l’Europe
La Grande-Bretagne a lancé une étude "exhaustive" sur ses liens avec l'UE, vaste audit de l'impact de l'Europe sur la société et l'économie britanniques, qui durera de l'automne 2012 jusqu'à la fin 2014. Présenté comme "le plus détaillé et le plus complet jamais réalisé sur l'étendue des pouvoirs européens",. le rapport n'entend pas présenter des recommandations sur le rapatriement éventuel de compétences de Bruxelles vers Londres mais, selon une source britannique à Bruxelles, "il s'agit seulement de mieux informer le public sur l'Europe, afin d'avoir un débat plus serein et surtout mieux documenté".
Ce vaste audit apparaît aussi être une manière pour le gouvernement anglais de repousser l'échéance d'un référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, demandé de plus en plus clairement par les nombreux eurosceptiques du parti conservateur, et de faire entendre la voix des europhiles, quasi-inaudible outre-Manche.
Un essai intitulé "On the edge: Britain and Europe" ("Sur le fil du rasoir: la Grande-Bretagne et l'Europe") et écrit par Brendan Donnelly et Hugh Dykes vient de paraître. Les deux auteurs y étudient le débat autour des questions européennes au Royaume-Uni et en particulier les attitudes sur ces sujets de ceux, médias ou hommes politiques, qui sont en position d'influencer l'opinion. Ils déclarent que ce débat s'est trouvé altéré par diverses considérations ayant peu à voir avec l'Union européenne et appellent à un changement des "tactiques" et de la "rhétorique" employées par les hommes politiques britanniques…
Dans le même temps, le Premier ministre britannique David Cameron a affirmé qu'il refuserait de revenir sur le rabais de la participation du Royaume-Uni au budget de l'Union européenne (UE) : "Nous allons nous battre très durement et nous ne baisserons pas les bras, mais alors pas du tout, sur le rabais britannique. (…) Ce serait scandaleux de voir d'importantes augmentations du budget européen alors que nous devons faire en parallèle des coupes dans le budget national". En effet, ce budget resserré pose aujourd'hui problème à l'UE qui tente de trouver des fonds supplémentaires auprès des Etats. Confirmant son scepticisme l'égard du "budget central" européen en progression, David Cameron a toutefois approuvé les nouvelles réflexions autour d'un budget propre à la zone euro.
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